Les commerçants informels refusent d'occuper ces marchés couverts à cause de leur éloignement. En dépit de leur achèvement depuis plusieurs années, de nombreux marchés dans des communes de Blida sont, à ce jour, fermés et boudés par des commerçants, aux motifs de leur «éloignement» pour les uns ou pour cause de manque d'aménagements, pour d'autres. En effet, de nombreuses agglomérations de la wilaya de Blida abritent des structures commerciales réglementées qui sont toujours fermées et inexploitées par leurs propriétaires et locataires, pourtant détenteurs d'actes légaux, au moment où ces communes font face à une prolifération de commerces informels sur les places publiques et autres espaces commerciaux. Un état de fait qui a abouti, au fil du temps, à la dégradation de ces structures, quand elles ne servent pas de repaires à tous les vices. Ce constat s'applique notamment aux marchés de Mouzaïa, Ouled Yaïch, et Soummaâ qui n'est que partiellement exploité, au même titre que pour les deux marchés de Bouarfa, situé pour le premier à la cité Driouèche, et à la cité Kef Lhocine pour le deuxième, ainsi que pour le marché de la cité des 742 Logements de Larbaâ. Interrogés, de nombreux vendeurs informels, activant sur des places publiques, ont expliqué leur «refus» d'occuper ces structures réglementées à cause de «leur éloignement de la ville» ou pour «absence de commodités vitales nécessaires à leur fonctionnement». Le marché de Bouarfa, dont la réalisation remonte à 2002, est un exemple type de cette situation pour le moins anachronique. Aucun des responsables, qui se sont succédé à la tête de cette commune, n'a apporté un changement à la situation du marché, dont les portes restent fermées. A titre indicatif, le marché de la cité Kef Lhocine (352 locaux) ne possède toujours pas de salles d'eau et n'est pas doté d'un mur de sécurité. Un fait étrange quand on voit le retour en force, ces derniers temps, du commerce informel dans la commune. Toutefois, les responsables locaux ont assuré qu'une action, associant les propriétaires de ces locaux, est en cours, en vue d'une «réouverture imminente» du marché, après l'aménagement d'un nombre de locaux, notamment ceux des produits périssables. Cette situation n'est pas propre à Bouarfa, car d'autres marchés connaissent la même situation d'abandon, à l'exemple de celui de Bouinan (46 locaux), qui est fermé depuis deux ans, en raison du refus des vendeurs de l'occuper, en arguant de son «éloignement». Le président de l'APC a annoncé, dans ce sens, un projet pour le transfert de la station de transport public de voyageurs vers le site d'emplacement du marché, afin de susciter une dynamique commerciale. Il a, en outre, signalé l'affectation de quatre marchés de proximité au profit de la commune pour intégrer la totalité des vendeurs informels de son territoire. Tous les jeunes vendeurs interrogés sur le motif de leur refus d'occuper ces marchés ont été unanimes à évoquer leur «éloignement» de la ville et leur «isolement». Pour le secrétaire de la wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Boukri Boualem, le motif du refus des jeunes d'activer au niveau de ces marchés est tout autre. «Ils préfèrent le commerce informel pour se soustraire au paiement des impôts et autres charges liées à cette fonction», a-t-il assuré.