Non content d'avoir perçu des allocations familiales auxquelles il n'ouvrait pas droit, ce directeur a fait encore plus fort… Jugez-en : il s'est permis le luxe de demander et de percevoir l'indemnité dite de salaire unique (indemnité de femme au foyer) d'un montant de 4000 DA mensuel. Le problème, c'est que son épouse habite en France et n'est donc pas au foyer au sens strict du terme. Sur la page facebook de l'épouse du directeur, celle-ci déclare clairement, noir sur blanc, qu'elle a travaillé en France où elle réside et a bénéficié donc en toute logique d'une couverture sociale. Plus grave encore est la manière dont ce directeur a usé pour percevoir une telle prime. Accompagné de deux collègues témoins, il a fait établir une attestation de non-activité pour son épouse, alors que cette dernière ne se trouve pas physiquement en Algérie. Si avant cela ce directeur pouvait invoquer l'ignorance des lois et des conventions en matière d'octroi des différentes indemnités par la CNAS, là l'intention est clairement frauduleuse. Selon des spécialistes en la matière contactés à ce sujet, pour les personnes dont les conjoints résident à l'étranger l'attestation de non-activité doit être impérativement retirée du consulat et l'attestation de non-affiliation auprès de la Sécurité sociale française, où il y est précisé que le demandeur ne perçoit aucun salaire ni aucune rentrée d'argent de quelque nature que ce soit (salaire, RSA ou autres aides de l'Etat). Le directeur a donc produit et versé un faux document à la CNAS en toute connaissance de cause. Dans le but de masquer ses méfaits et sachant qu'il avait toute l'oreille de la direction générale où ses rapports et autres demandes étaient appliqués à la lettre, le directeur a constitué un volumineux dossier contre son cadre en y compilant toutes sortes de rapports accablants sur la gestion antérieure de son subordonné remontant même jusqu'en… 2008 ! Pour corser l'affaire et enfoncer encore plus le clou, le directeur a demandé à un agent qu'il a promu chef de centre (cet agent est sous traitement psychiatrique lourd depuis 2007 et il lui a pourtant été demandé de gérer un centre payeur !) et qui est sous la coupe de ce cadre, d'enregistrer ce dernier à son insu et l'accuser d'incitation à la rébellion. Il a ensuite convoqué un autre chef de centre et après un interrogatoire dont les méthodes sont dignes d'une police politique, aidé en cela par son assistant (ils les prenaient en tenaille et leur mettaient la pression), ils ont fini par signer, malgré eux, un document où ils accusaient leur supérieur d'incitation à la rébellion. Avant toute cette affaire, le directeur de la CNAS Boumerdès a intenté un certain nombre de procès à ses subordonnés pour divers motifs, mais tous, sans exception aucune, ont gagné leur procès avec indemnisation et remboursement des frais de justice pour certains et réhabilitation totale pour d'autres. Encore de l'argent perdu pour la CNAS ! Ni le déplacement du cadre qui a découvert toute cette affaire à la direction générale de la CNAS où il y a exposé dans un rapport circonstancié cette affaire, ni une correspondance de l'avocat de ce cadre adressée à cette même direction générale où il est fait état des agissements frauduleux du directeur ainsi que de ses menaces n'ont fait bouger les choses et il aura fallu à la CNAS un article paru dans la presse pour que ses services réagissent en envoyant une inspection. Une plainte a été déposée auprès du procureur de la République près le tribunal de Boumerdès par le cadre de la CNAS contre le directeur de l'agence pour détournement de deniers publics et contre ses trois acolytes. Gageons que justice sera enfin rendue.