Le procès de l'ancien directeur général de l'EPLF de Tizi Ouzou a eu lieu, hier, à la cour criminelle. Les faits remontent à la période de 1995 à 1998. Le mis en cause, nommé à la tête de l'EPLF de Tizi Ouzou en 1995 avant sa suspension en 1998, a fait objet d'une plainte, déposée en 1999, dans laquelle il est poursuivi pour « dilapidation de biens publics ». Sur la base de l'expertise judiciaire qui a été réalisée, l'ex-DG de cette entreprise de promotion de logement familial a été accusé d'avoir procédé à des rabattements exagérés sur les prix de vente de logements et de locaux commerciaux. Le préjudice causé à l'entreprise à cette époque a été situé par la partie civile à près de 3,7 milliards de centimes. Une grande partie de l'audience, d'hier, a été consacrée à l'interrogation du mis en cause et de la partie civile, représentée par l'actuel directeur de l'entreprise. L'ex-DG de l'EPLF, rejetant les accusations retenues contre lui, dira : « En 1995, l'EPLF de Tizi Ouzou traversait une situation difficile, caractérisée par une trésorerie vide, des dettes vis-à-vis des banques atteignant les 90 milliards de centimes et des méventes de logements à travers tous les sites à cause de la crise sécuritaire de l'époque. C'est dans ces conditions que la décision de baisser les prix de vente a été prise. » A cet égard, les réductions des prix peuvent aller jusqu'à 30% pour les logements vendus aux travailleurs de l'EPLF. Ceci n'a pas convaincu le procureur général qui brandira le rapport de l'expertise pour citer l'exemple d'un logement vendu avec un rabattement de près de 70% sur le prix réel. L'accusé a été également interrogé par le juge sur une campagne publicitaire qu'il a menée en 1995 en France sur les produits EPLF. Sur ce point, l'ex-DG déclare : « C'est une exposition organisée par un partenaire de l'entreprise dans le but de convaincre les émigrés d'acheter les logements EPLF. » L'organisateur de cette exposition, en contrepartie, a eu une décision d'attribution d'un logement avant son annulation après la suspension de l'ex-DG en 1998. L'actuel directeur de l'EPLF, lui aussi, a été appelé à la barre et interrogé sur les accusations portées contre son prédécesseur. Celui-ci, ayant occupé le poste de directeur général adjoint à l'époque des faits, dira que l'ancien directeur prenait des décisions unilatéralement, contrairement aux déclarations de l'accusé, affirmant que les décisions ont été soumises au conseil de direction. Dans la soirée d'hier, 19 témoins devaient se succéder à la barre et être entendus par le juge en attendant le réquisitoire, les plaidoiries et le verdict.