Mises à mal par la baisse de la demande en Europe, la voracité du marché interne et le déclin de la production, les exportations algériennes en hydrocarbures, plus particulièrement en gaz, ne cessent de reculer. Pourtant le maintien des acquis, la consolidation de la présence de Sonatrach à l'international et la conquête de nouveaux marchés semblent aujourd'hui plus que jamais nécessaires pour la compagnie nationale des hydrocarbures. Des objectifs loin d'être aisés à la vue des commentaires de certains des clients de l'Algérie, notamment à la veille du renouvellement de certains contrats de vente de gaz arrivés à échéance. C'est le cas notamment de la Turquie qui trouve à redire à propos des livraisons de gaz algérien. Dans une déclaration reprise par l'agence de presse Reuters, le ministre turque de l'Energie a indiqué la semaine dernière que si la Turquie espère renouveler son contrat d'achat de gaz à long terme la liant à l'Algérie, elle oppose le préalable du respect des délais de livraison du GNL. Le ministre qui précise ainsi que les deux pays sont actuellement en pourparlers pour renouveler le contrat de livraison de 4 milliards de m3/an de GNL, rappelle que celui-ci expire à la fin de l'année. Et d'ajouter que les retards de livraison de gaz algérien allant jusqu'à plusieurs jours se sont multipliés ces dernières années, ce qui cause quelques difficultés en ce concerne l'approvisionnement du marché turc en gaz, notamment en période hivernale. Des propos qui peuvent sembler étranges, lorsque l'on sait que Sonatrach a, récemment, mis en service un méga-train de GNL à Skikda d'une capacité de 4,5 millions de tonnes.Il faut dire que la Turquie est actuellement courtisée par de nombreux fournisseurs de gaz à la recherche de nouveaux débouchés, à leur tête la Russie. La Turquie importe 98% du gaz qu'elle consomme. Outre l'Algérie, elle a conclu un accord d'achat de GNL avec le Nigeria et se procure du gaz par gazoduc en provenance de Russie, d'Iran et d'Azerbaïdjan. Or, c'est la Russie qui se montre la plus agressive en exprimant un vif intérêt pour la construction de centrales à gaz en Turquie en plus d'une proposition pour la réalisation d'une installation pour le stockage de gaz naturel. La Russie est donc un concurrent sérieux et omniprésent pour le gaz algérien. En Europe, si l'on avait un moment compté sur l'incidence de la crise ukrainienne, et l'obsession des consommateurs du vieux contient pour la diversification de leurs approvisionnements pour grignoter quelques parts de marché, la magie ne semble, pour l'heure, pas agir. Les chiffres du gestionnaire italien des marchés énergétiques sont à ce titre édifiants. Les exportations algériennes sur ce marché se sont effondrées au mois de mars dernier en marquant un recul global de 66% et de 17% pour le cas particulier du gaz. Une baisse que l'on pourrait mettre sur le compte de la baisse drastique de la demande dans ce pays en crise. Cependant, et en parallèle, la Russie a réussi à augmenter ses exportations de gaz vers l'Italie de 5,8%...