Le journal arabophone El Khabar, référence dans le domaine de l'information, a lancé il y a deux mois sa chaîne de télévision nationale : KBC (Khabar Broadcasting Corporation), une chaîne à vocation généraliste. Hier, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, la direction de KBC a organisé une cérémonie en l'honneur du staff de la rédaction et en présence des amis du journal El Khabar. Parmi les invités, il y avait des personnalités politiques telles que l'ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche, les anciens ministres de la Communication Mahieddine Amimour et Lamine Bechichi, l'ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi ; étaient présents également maître Bouchachi, Nacer Djabi et des éditeurs, notamment les directeurs des quotidiens El Watan et Liberté. Madani Ameur, directeur de KBC et ancien journaliste de l'ENTV, connu pour son professionnalisme, promet de donner le meilleur de lui-même : «Nous avons une équipe dynamique et jeune. Pour maîtriser les techniques de l'audiovisuel, nous avons besoin de multiplier les formations. Tout le personnel est concerné que ce soit le technicien ou le journaliste. Nous ferons l'impossible pour être à la hauteur.» L'information traitée par KBC est principalement locale et nationale, KBC est une chaîne de proximité avec une ouverture sur l'information internationale. La deuxième dimension importante de KBC est le volet culture, social, divertissement et fiction qui aura une part importante dans la grille des programmes et permettra à la chaîne de se positionner avec force par rapport à ses concurrents et à l'attente de son public. Cherif Rezki, directeur d'El Khabar, explique que KBC sera dans la même ligne éditoriale que le quotidien. «Nous travaillerons dans le respect de l'éthique et de la déontologie. Nous serons critiques à l'égard des pouvoirs publics. Nous ne ménagerons aucun effort pour faire un produit de qualité et le seul juge reste le téléspectateur», s'engage Cherif Rezki, qui rappelle que la liberté d'expression est un droit fondamental qu'il faut préserver. Abdelaziz Rahabi, pour sa part, est convaincu que la presse est indispensable à la société et elle demeure un contrepouvoir, et ce, en l'absence d'institutions fortes car «l'Assemblée est muselée, la Cour des comptes est pratiquement effacée et la justice n'est pas libre». La presse, pour A. Rahabi, est en train d'apprendre son métier de pouvoir : «La presse est venue dans les années 1990 pour s'imposer comme un nouveau pouvoir. Pour y arriver, il fallait qu'elle lutte pour trouver des espaces.»