Quelques jours après l'interdiction notifiée aux producteurs d'irriguer leurs cultures à partir du barrage de Dahmouni, 20 Km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, à cause d'une pollution qui aurait atteint son pic, l'on semble avoir fait marche arrière. Dans le communiqué transmis, hier, par la wilaya, il est fait état d'« irrigation sans craintes de la pomme de terre à partir du barrage mais, la décision initiale pour les autres cultures demeure toujours ferme ». On explique cela par le fait que « la pomme de terre, un légume qui ne se mange qu'après cuisson, n'est pas dangereux pour la consommation même irriguée à partir d'une eau usée », contrairement aux autres fruits et légumes, notamment les cucurbitacées dont le danger n'est plus à prouver. La même source qui parle d'« analyses positives concernant les eaux du barrage de Dahmouni », dit envisager la sortie imminente de services concernés dont la police des eaux, les services de sécurité et les chefs de daïras concernés pour « procéder à la destruction systématique de toute production autre que la pomme de terre ». Un légume qu'un seul producteur continue encore de produire sur un périmètre de 30 ha. Inutile de décrire le courroux des personnes visées par cette décision qui, bien que surprenante, n'en a pas moins générée des pertes immenses à certains propriétaires ainsi ruinés. Une source proche du dossier parle sous l'anonymat de décision octroyée par la tutelle en dépit des instructions fermes du ministre alors en visite dans la région. M. Sellal, ministre des Ressources en eaux, avait même parlé lors de sa visite dans cette infrastructure hydraulique de « passe droits pour lesquels il avait exigé le limogeage du directeur d'exploitation ». Une question s'impose : Qui a octroyé l'autorisation d'exploiter deux millions de mètres cubes d'eaux pour cette année 2006, en dépit d'indices de pollution qui ne trompaient pas ? Un barrage dont le réservoir est essentiellement constitué d'apports d'eaux usées de la ville de Tiaret.