Si généralement les retraités de la Fonction publique, qui perçoivent des pensions modiques, se plaignent de l'infime augmentation annuelle de leur pension (4 à 6%), il existe une autre catégorie de pensionnés oubliés, en l'occurrence les anciens mineurs de Kenadsa libérés au cours des années 1970 et 1980 dont la situation sociale aujourd'hui frise non pas la précarité mais plutôt la mendicité (le mot n'est pas exagéré). Combien sont-ils ces anciens travailleurs des mines de charbon ? Des dizaines, des centaines ? Ils seraient aujourd'hui, selon l'association locale des retraités de la petite localité minière, entre 350 à 400 personnes âgées à affronter, outre les pénibles charges sociales liées aux maladies chroniques, la cherté de la vie avec de maigres pensions calculées sur la base de vieux barèmes des années 1970 et jamais revalorisées en fonction du coût de la vie actuel en dépit des successives augmentations du SNMG au cours des dernières décennies. A l'instar, de Mme G. Fatnan veuve dont le mari a bossé dur dans les mines de charbon de Kenadsa et Béchar Djedid dans les années 1950 et 1960 avant d'être reversé dans la société Sonarem et qui touche actuellement la dérisoire pension de 1400 DA ! M. Mohamed, ancien mineur aujourd'hui âgé, silicosé et tuberculeux dont la pension ne dépasse pas les 5000 DA, Mme B. Djema veuve perçoit une pension de 3800 DA. Il faut dire que la descente aux enfers pour cette catégorie de pensionnés de Sonarem a commencé avec l'apparition de l'inflation galopante au début des années 1990. La cherté de la vie a érodé drastiquement le pouvoir d'achat de ces anciens travailleurs des mines de charbon réduit à néant. Aujourd'hui, ils survivent grâce à l'assistance financière de leur progéniture et à la solidarité familiale qui continue fort heureusement à jouer un rôle primordial au sein de la société. Mais pour combien de temps cette solidarité tiendra-t-elle encore le coup ? Celle-ci a tendance, ici comme ailleurs, à s'effriter sous les effets conjugués des problèmes socio-économiques grandissants. A l'annonce des prochaines augmentations de salaires des travailleurs en fonction, cette catégorie d'anciens mineurs et leurs ayants droit ne méritent-ils pas une attention salvatrice des pouvoirs publics par une revalorisation effective et conséquente de leur pension dérisoire ? Ce ne sera que justice.