Un appel pour la «reconnaissance» envers la mémoire du martyr Fernand Iveton, unique Algérien d'origine européenne condamné à mort et guillotiné par l'Etat français comme membre du FLN en février 1957, a été lancé depuis Paris par un ancien appelé du contingent dans les Aurès et désormais ami de l'Algérie, René Fagnoni. L'écrivain et journaliste dit, dans une libre tribune transmise hier à l'APS, reprendre à «son compte» la demande du père de Fernand, Pascal Iveton, aujourd'hui disparu, pour s'adresser aux autorités algériennes afin que «soit reconnue la mémoire et le sacrifice du chahid Fernand Iveton». Pour ce faire, suggère-t-il, le plus beau des hommages à Iveton serait l'inauguration d'un lieu qui porterait son nom dans la capitale de l'Algérie, où il vécut et est mort en martyr, à l'instar de ce qui a été fait à Biskra où une rue porte le nom de Maurice Laban et à Alger et Paris où des places ont été baptisées du nom de Maurice Audin. Au terme d'un procès vite expédié, où il n'aura pour le défendre que deux avocats commis d'office, le jeune militant de 31 ans est condamné à mort. Au matin du 11 février 1957, l'ancien gamin du Clos-Salembier (actuelle Madania) est passé à la guillotine de la prison Barberousse (Serkadji), suivi de ses compagnons, Mohamed Lakhnèche, dit «Ali Chaflala» et Mohamed Ouenouri, dit «P'tit Maroc». Avant son exécution, il aurait déclaré au greffe de la prison : «La vie d'un homme, la mienne, compte peu. Ce qui compte, c'est l'Algérie, son avenir. Et l'Algérie sera libre demain. Je suis persuadé que l'amitié entre Algériens et Français se ressoudera.»