Zinedine Zidane et Ronaldo ont illuminé les deux derniers matches des huitièmes de finale de la Coupe du monde de la FIFA 2006. Décriés avant le rendez-vous de mardi face au Ghana et l'Espagne, les deux joueurs du Real Madrid ont propulsé leur pays, le Brésil et la France, en quart de finale où les deux sélections se rencontreront (samedi) dans un remake de la finale du Mondial français 1998 dominée par le doublé du Tricolore et une mystérieuse maladie du Carioca, déclarée quelques heures seulement avant le coup d'envoi d'une mémorable finale arbitrée par le Marocain, feu Belqola. Zidane et Ronaldo ont connu un destin commun depuis l'ouverture de la Coupe du monde en Allemagne. En petite forme, pas très en jambes, ils ont été très critiqués par les faiseurs d'opinion au Brésil et en France. Même le président Lula s'est invité dans le débat brésilo-brésilien qui consistait à savoir si El Phenomeno était encore indispensable à la Seleçao. Le premier magistrat du Brésil l'a trouvé gros. Heureusement que le coach Pareira n'a pas suivi les conseils de ceux qui font et défont les sélections et carrières de joueurs. Le temps et Ronaldo lui ont donné raison. Zinedine Zidane a vécu les mêmes tourments avec des journalistes et observateurs français. D'un revers de la main, ils ont effacé tout ce que l'enfant de Marseille a apporté au football de ce pays. Ils ont décrété sa fin avant l'heure et même remis en cause sa présence dans les rangs des Bleus au motif que la France a battu le Togo (2-0)... sans Zidane. Les deux plus gros transferts du Real Madrid se sont exprimés sur la pelouse. Leur terrain de prédilection. Ronaldo a augmenté son capital buts d'une unité et établi un nouveau record de buts (15) inscrits en Coupe du monde. Zinedine Zidane a brillé devant l'Espagne, marqué un but et offert un autre à Vieira. Leurs détracteurs locaux ont vite fait de tourner la veste pour se joindre à la fête des Brésiliens et des Français. Parfois, le football est impitoyable. Zidane et Ronaldo en connaissent un bout à présent. Comment peut-on descendre en flammes deux footballeurs de légende qui portent le nom de Ronaldo et Zidane ? Samedi à Frankfurt, leur face-à-face sera leur dernier rendez-vous sur le terrain. Ils ne se retrouveront plus pour se faire des passes, se disputer une victoire. Jusqu'à ce jour, samedi, ils seront épargnés par les critiques. La suite sera moins rose si, par malheur pour eux, le Brésil et la France ne rentrent pas à la maison avec la Coupe du monde de la FIFA 2006 dans les bagages.