Les hommages rendus aux grandes figures artistiques nationales, disparues ou encore en vie, tiennent finalement une place importante dans l'activité culturelle qui se déroule un peu partout, sous différentes formes, à travers le pays. Il faut dire que ce genre de manifestation qui offre une opportunité parfois unique pour revisiter un patrimoine d'une richesse inestimable a pris beaucoup de relief depuis que la ministre de la Culture s'est personnellement investie dans cette action pour faire sortir nos artistes émérites de l'oubli et leur témoigner une reconnaissance à la dimension de leurs talents, de la valeur des œuvres qu'ils ont réalisées. Plus prosaïquement, sommes-nous tentés de dire, c'est devenu presque un credo pour Mme Toumi d'encourager toutes les initiatives qui consistent à réconcilier l'artiste avec son public, à lui redonner une place dans le monde de la culture plus conforme avec sa stature, voire à le réhabiliter quand volontairement ou pas on l'aura fait sombrer dans l'indifférence. D'une manière générale, les hommages qui sont organisés à des dates symboliques servent à nous faire revivre, le temps d'une soirée, tout le génie de ces artistes qui ont marqué leur temps et la société dans laquelle ils ont évolué. El Anka, Mahboub Bati, Mahieddine Bachtarzi, des noms prestigieux parmi tant d'autres, ont été honorés dans le cadre de cette optique culturelle dont la caractéristique principale est de ne pas faire dans le sélectif. Ce jeudi, c'est un artiste assez atypique qui sera de la fête, en l'occurrence H'cicen Sadi, connu pour avoir deux violons d'Ingres, la peinture et la musique chaâbi. Une exposition de ses tableaux la matinée et une représentation musicale dans la soirée feront de la salle El Mougar le lieu où H'cicen est appelé à vivre certainement les émotions les plus fortes de sa carrière. Derrière cet hommage qui sera animé par l'association culturelle El Fen El Acil que l'ancien élève d'El Anka préside et par une pléiade de chanteurs, on retrouve la présence de Mme Toumi qui une fois de plus a tenu à apporter son aide pour que l'organisation soit parfaite. Placée sous l'égide du ministère de la Culture, cette manifestation est ouverte au public qui viendra nombreux rappeler à H'cicen que sa popularité, aussi relative soit-elle, n'a jamais été démentie. Il faut juste préciser que c'est dans ces moments de convivialité culturelle d'une intensité particulière qu'on reconnaît les siens. Pour mieux comprendre, il faut savoir qu'un certain nombre de chanteurs ayant pignon sur rue ont été sollicités pour étoffer le programme de la soirée. Mais ces vedettes, selon un membre du comité d'organisation, auraient exigé, pour leur bref passage, des cachets très élevés. Question : Est-il interdit de se faire des cadeaux entre artistes ? Apparemment, nous vivons désormais dans un monde où on n'a rien pour rien. Cela, H'cicen semble l'avoir compris à ses dépens. Mais la télévision dans tout cela ? Eh bien autant dire que sa participation dans la conceptualisation des hommages artistiques, par le biais d'émissions spécialisées, reste méritoire. On ne sait pas si l'événement de ce jeudi à El Mougar aura ses faveurs, mais ce qui est sûr c'est que le regretté Mohamed El Badji ne sera pas oublié en ce 3 juillet 2006, date anniversaire de sa mort. Une autre figure de proue de la culture algérienne qui nous laisse des œuvres impérissables.