Tout y passe désormais, des coopératives pour gardiennage de parkings, des « concessions » pour les jeunes diplômés sur… les toilettes publiques, de préférence entre 35 ans et... l'âge de partir à la retraite, sans les « avantages » de la retraite, des micro entreprises financées avec le fric de la Zakat, à défaut de celui des banques, qui préfèrent financer « gros », les « gros » qui ne remboursent jamais et bientôt, peut-être, des SPA pour vendeurs à la sauvette, dont les importateurs seraient les principaux actionnaires. Bref, les idées ne manquent pas pour « relever le défi de l'emploi »… ni les concepts novateurs, que les grands bataillons de chômeurs doivent à certains ministres, pour qui le « travail » n'a plus de secret ni de sens ! D'ailleurs, les chiffres sont là et témoignent pour ceux qui ne croient pas aux vertus, économiquement « thérapeutiques » des « politiques » de l'emploi, aux sceptiques endurcis, que la victoire de l'embauche est (déjà) gagnée. Les hautes autorités du pays s'en félicitent, se congratulent et se cramponnent aux chiffres, qui réduisent, par un procédé emprunté à la fraude, de moitié le taux de chômage ; de 30 à 13%. Par quel miracle cela est arrivé ? Nul ne le sait : sont ainsi faits, les desseins des dieux sont impénétrables… ou presque. Les « masses chômeuses », elles, sont toujours là et « survivent » aux plans économiques et aux multiples dispositifs, à l'impact faible et à l'efficacité douteuse, à l'image de l'Emploi salarial d'initiative locale (ESIL) et de l'Indemnité d'activité d'intérêt général (IAIG), deux méthodes offrant des salaires pour le moins méprisants : pas plus de 3000 DA, le TUP-HIMO, travaux d'utilité publique à haute intensité de main-d'œuvre, l'Ansej et enfin le CPE, contrat préemploi. Des formules qui sonnent comme une invitation aux « quémandeurs » de travail à choisir – comme si le choix leur est offert bien sûr - entre la peste ou le choléra, entre la précarité à durée indéterminée ou une carrière évolutive dans l'informel, au grand bonheur (surtout de bénef) de ceux qui n'auront même plus le… loisir de travailler ! Ce qui est sûr, c'est qu'au nom des chômeurs, les collectionneurs des expériences ratées, les tireurs à blanc, continuent, avec les moyens de l'Etat à produire l'échec sans une once de souci pour l'avenir des sacrifiés.