La commune ne dispose pas de ressources financières lui permettant de prendre en charge les préoccupations de base des citoyens. Le comité du village Tifrit N'Ait El Hadj, chef-lieu de la commune d'Akerrou, dans la daïra d'Azeffoun, tire la sonnette d'alarme sur les lamentables conditions de vie des citoyens de cette localité, oubliée par les pouvoirs publics. Située à 20 km d'Azazga et à 55 km au nord-est de Tizi Ouzou, la commune d'Akerrou compte une population de près de 5.000 habitants disséminés à travers une dizaine de villages. Une rencontre avec le comité de village Tifrit N'Ait El Hadj nous a permis de recueillir des préoccupations des citoyens. De prime abord, à l'entrée du chef-lieu, un chantier lancé dans le cadre de l'aménagement urbain est à l'arrêt depuis 2008. La commune ne dispose pas de ressources financières pour le relancer, puisqu'elle dépend, en la matière, du budget de l'Etat, nous a-t-on fait savoir. Cette année, elle n'a bénéficié que de 2 milliards de centimes dans le cadre du Plan communal de développement (PCD), indique un élu à l'APC. En outre, les villageois se plaignent de l'état dégradé des routes, de l'insalubrité, du manque d'infrastructures de loisirs pour la jeunesse, de celles de la santé publique, comme ils réclament l'alimentation de leur localité en gaz naturel, en eau potable et en bien d'autres commodités qui puissent apporter une amélioration à leur cadre de vie. Des membres du comité de ce chef-lieu communal nous ont indiqué avoir remis au président de l'APC une plate-forme de revendications se rapportant notamment à l'amélioration urbaine, à l'hygiène, à la réalisation d'une décharge publique, à la collecte et au transport des déchets ménagers, à la rénovation et l'extension du réseau d'assainissement, etc. «Les services de la mairie ne procèdent pas au ramassage des ordures ménagères, d'où la contrainte pour les villageois de collecter eux-mêmes les déchets qui sont déposés et ensevelis dans un ravin», déplore M. Laker, président du comité du village de Tifrit N'Ait El Hadj. Vendredi dernier, les villageois de Tifrit N'Ait El Hadj ont organisé un volontariat pour ramasser les ordures et à la fin de l'opération, ils ont déposé une partie devant le siège de la mairie. Une action destinée à attirer l'attention des autorités et de l'opinion publique sur la détresse de la population locale, notamment à cause de l'insalubrité. En outre, ils réclament la reprise des travaux d'aménagement urbain, la réfection et le revêtement des axes routiers de la localité. A rappeler que le comité du village a saisi, en février dernier, le chef de daïra d'Azeffoun, qui a réuni ainsi, au début mars, les membres du comité du village, les élus locaux, le chef du service technique de la daïra, avec des représentants de la Duc (direction de wilaya de l'urbanisme). Les responsables concernés se sont engagés à prendre en charge les doléances des villageois et ont avancé des délais d'intervention sur le terrain. Néanmoins, relève le même comité, «les promesses des responsables n'ont pas été tenues. L'APC n'a pas procédé au ramassage des ordures. De son côté, la Duc n'a pas lancé de travaux d'amélioration urbaine», déplore notre interlocuteur qui fera savoir que «le chef du cabinet du wali a été saisi le 11 mai dernier». Interrogé, le vice-président de l'APC dira que «la commune n'a pas les moyens financiers pour pouvoir satisfaire tous les besoins des citoyens. Nous avons établi 5 fiches techniques de 80 millions de centimes chacune pour la réalisation de décharges contrôlées dans 5 villages. Nous les avons déposées auprès du wali. Nous avons aussi demandé un tracteur et trois bennes tasseuses. Le wali s'est engagé à nous allouer une enveloppe financière nécessaire», nous a indiqué l'élu, M. Tassine, en précisant que «le revêtement des ruelles est prévu dans les plans d'aménagement urbain. L'on prévoit d'ailleurs le revêtement 5 kilomètres. La relance de ce programme dépend de la Duc». Concernant le stade, notre interlocuteur indique qu'une fois le drainage des eaux pluviales et les murs en gabion réalisés par la Duc, l'APC prendra en charge son aménagement.