Le groupe auteur de l'attaque aurait visé les diplomates pour faire pression sur le gouvernement algérien afin de négocier la libération de terroristes détenus en Algérie. L'ambassadeur d'Algérie en Libye, Abdelhamid Abou Zaher, évacué depuis Tripoli à bord d'un avion militaire algérien, a échappé à une tentative d'enlèvement, avons-nous appris de sources diplomatiques. En effet, situés rue El Kiraounede, Tripoli, les locaux du siège de l'ambassade algérienne ont été assiégés, jeudi soir, par des hommes armés menaçant de kidnapper l'ambassadeur. Une tentative déjouée grâce à l'intervention des forces de l'ordre libyennes, appelées à la rescousse. Il a fallu un échange de tirs entre les rebelles libyens et les éléments du groupe d'intervention rapide pour sauver le diplomate algérien d'un enlèvement certain. Distinctement, l'ambassadeur algérien et les membres de la mission diplomatique consulaire ainsi que leurs familles respectives ont été escortés jusqu'à leur départ de l'aéroport de Tripoli à destination d'Alger à bord d'un avion militaire de l'ANP, en provenance de l'aéroport militaire de Boufarik.Ces mêmes sources indiquent : «Affilié à Al Qaîda au Maghreb islamique, ce groupe armé avait tenté de kidnapper l'ambassadeur d'Algérie pour un éventuel échange contre des terroristes détenus dans les prisons algériennes. Il y en a plusieurs, dont trois arrêtés lors de l'attaque du site gazier de Tiguentourine.» En effet, le même procédé avait abouti au profit de ce groupe armé suite à l'enlèvement de l'ambassadeur de Jordanie qui a été libéré, le 12 mai, en échange d'un terroriste salafiste libyen, emprisonné dans ce pays. Suite à cet incident grave, l'Algérie avait procédé à la fermeture «à titre préventif et urgent» de son ambassade et de son consulat général à Tripoli. En août 2011, la mission diplomatique algérienne à Tripoli avait vécu, pour mémoire, une mésaventure plus grave. Après une série de violations, le siège de l'ambassade était sous le contrôle des rebelles libyens. A l'intérieur des locaux de la chancellerie algérienne se trouvaient six diplomates, quatre fonctionnaires et deux femmes. L'ambassadeur était en congé annuel. Le personnel de l'ambassade avait été surpris, dans la nuit du 21 au 22 août 2011 vers 1h, par l'incursion d'un groupe d'une cinquantaine de personnes armées dans les locaux de la représentation diplomatique algérienne, forçant ses occupants, kalachnikovs à la main, à s'installer tous dans une seule pièce avant de vider le parc de l'ambassade de ses six véhicules. Devant cette situation hostile, les familles des diplomates algériens séquestrés avaient exhorté le président Bouteflika, à travers son ministère des Affaires étrangères, à œuvrer pour les rapatrier dans les plus brefs délais possibles. Libérée trois jours après, la mission diplomatique algérienne à Tripoli ainsi que quatre familles algériennes ont été évacuées avec succès. Elles avaient embarqué en direction de Benghazi à bord du Tasucu, un bateau turc affrété par l'Organisation internationale des migrants (OIM). Les Algériens n'étaient pas seuls à bord, puisqu'il y avait un groupe de 263 migrants, toutes nationalités confondues. Cet incident nous rappelle également celui des diplomates algériens pris en otages à Gao (Mali) le 5 avril 2012 par des hommes armés, enlevant Boualem Sias, l'ambassadeur, et six de ses collaborateurs. Ils avaient brûlé le drapeau algérien avant de le remplacer par l'étendard noir du Mujao. Quant à leurs familles, elles avaient fui la résidence consulaire, située non loin, pour trouver refuge dans une famille touareg. Elles ont été escortées, le lendemain, par un contrebandier algérien vers la ville frontalière de Bordj Badji Mokhtar, dans l'extrême Sud algérien. Une autre prise d'otages de diplomates s'était déroulée le 27 juillet 2005, dans la capitale irakienne, Baghdad. Il s'agit du président de la mission diplomatique algérienne, Ali Belaroussi, 62 ans, et de l'attaché diplomatique Azzedine Belkadi, 47 ans. Ils ont été assassinés par un des groupes armés affiliés à Al Qaîda à Baghdad.