Aucune pierre ne sera déplacée tant qu'une solution qui agrée les deux parties ne sera pas trouvée. » On ne peut être plus explicite ni plus catégorique à propos de ce mur de clôture de l'ancienne caserne, déclaré patrimoine culturel de la wilaya au même titre que le reste du site. Le comble, c'est qu'à l'intérieur de cette ancienne enceinte a été érigé un tribunal, dont la façade est tournée vers la rue séparée par ce mur. Fonctionnel dans deux mois, au plus tard, ledit tribunal bute sur un obstacle de taille : la loi 98-04 qui préserve les lieux historiques de toute forme de dégradation ou de destruction. Le directeur de la culture, qui nous a reçu hier pour un entretien à ce sujet, déplorait qu'il n'ait pas été invité à donner son avis lorsque le choix du terrain a été fait pour recevoir le projet d'un tribunal à Sour El Ghozlane. Se réclamant jalousement de cette loi, le responsable de ce secteur défend bec et ongles son « mur », considéré comme partie intégrante du site classé patrimoine culturel de la wilaya en précisant qu'il ne sera pas question d'y toucher tant qu'« une solution technique ne sera pas trouvée », qui satisfait à la fois le ministère de la Justice et le ministère de la Culture. Deux réunions se sont déjà tenues entre les deux parties concernées sans qu'on soit parvenu à un accord, semble-t-il. « Nous nous devons de veiller à la préservation et à la promotion de tout ce qui touche de près ou de loin à la mémoire collective et au patrimoine matériel et immatériel de la wilaya », commentait notre responsable à cet égard. C'est ainsi que pour avoir été localisé sur l'ancienne place d'arme de cette ville, où tout est historique, comme se plaisait à dire notre responsable, le projet d'une bibliothèque dont la seule étude a coûté 200 millions de centimes a fait l'objet d'une délocalisation hors de la ville. « Ce n'est pas les assiettes foncières qui manquent à Sour El Ghozlane », faisait observer le même responsable. Alors pourquoi cet édifice moderne à trois ou quatre étages au centre de l'ancienne ville et qui bute sur un problème apparemment insoluble ?