Le volume des échanges commerciaux entre l'Egypte et l'Algérie a atteint en 2005 les 4199,2 millions de livres égyptiennes (1 LE = 5,75 dollars US), avec un net avantage dans la balance commerciale au profit de l'Algérie. L'Algérie occupe le deuxième rang dans le commerce extérieur égyptien sur le plan arabe juste après l'Arabie Saoudite et le quatorzième rang mondialement. L'Egypte est le premier investisseur arabe avec des volumes d'investissements s'élevant à 2,3 milliards de dollars. Les divers échanges entre les deux pays sont encadrés par la grande commission mixte créée en 1988 et dont la dernière cession a eu lieu au Caire en janvier 2005 où il a été décidé d'élever le rang de ce comité au niveau des chefs d'Etat des deux pays. L'action exécutive a été déléguée aux ministres des Affaires étrangères. L'Egypte, pour rééquilibrer sa balance commerciale avec l'Algérie, tente d'augmenter ses exportations. Mais du côté algérien, comme l'a déclaré le président Bouteflika lors de sa visite à la 39e Foire internationale d'Alger (FIA), les échanges ne devraient pas se concentrer sur le commercial mais davantage sur l'investissement. L'aisance financière algérienne consécutive à la hausse des prix du pétrole est régulièrement suivie par la presse égyptienne. « Nous voulons attirer des investissements, des expertises précises, par exemple dans les télécoms, la pêche, la formation professionnelle dans le domaine de l'artisanat, l'industrie pharmaceutique, la construction », nous indique-t-on au niveau du service économique de l'ambassade d'Algérie au Caire où l'on se félicite de l'expérience du groupe Orascom (téléphonie et production de ciment) en Algérie. « Les Egyptiens sont attirés par le marché algérien : à l'occasion de la FIA, l'ambassade a octroyé une centaine de visas à des entrepreneurs publics et privés. Plusieurs contrats ont d'ailleurs été signé lors de cette manifestation entre Egyptiens et Algériens. Nous recevons également beaucoup de demandes de renseignements sur l'investissement en Algérie », ajoute-t-on en signalant que l'Egypte reste massivement présente lors des différentes foires ou rencontres commerciales et économiques organisées en Algérie. L'ambassade algérienne s'est doté de documentation attractive destinées à expliquer aux entrepreneurs égyptiens les modalités et opportunités d'investissement en Algérie. Et même si plusieurs accords de facilitation des échanges ont été signé entre Alger et le Caire, concernant notamment les taxes douanières et la protection de l'investissement, certains chantiers restent à l'arrêt. La création d'une zone franche algéro-égyptienne a été retardé du côté algérien puisque Alger n'est pas encore incluse dans la zone franche arabe et n'a pas encore achevé son processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). « Cela dit, les choses avancent sur d'autres plans : par exemple les ministères de la Santé des deux pays envisage la création à Alger d'un grand centre médical égyptien, projet inclus dans le cadre de la loi sur l'investissement », précise l'attaché économique de l'ambassade algérienne. Selon d'autres sources, d'autres chantiers sont en attente : le Caire veut absolument conclure un accord pour assurer des avantages à sa main-d'œuvre présentes en Algérie et même aux coopérants égyptiens qui avaient travaillé en Algérie durant les années 1960-1980 dans l'enseignement. On attend également la réunion de la deuxième session des hommes d'affaires des deux pays, à moins que le 10e congrès des hommes d'affaires prévus à Alger du 11 au 14 novembre 2006, et qui devrait rassembler plus d'un milliers de businessmen du monde arabe, puisse servir de plate-forme pour renforcer les contacts.