Les épreuves du bac, qui se sont achevées mardi pour les filières lettres, n'auront pas laissé que des bons souvenirs, notamment chez le personnel chargé de la surveillance des candidats. Nous passerons sur le niveau des élèves qui ne connaissent pas le sens du mot urbain, une des « épines » du sujet de français par exemple, pour nous attarder sur un phénomène qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années, à savoir le copiage. Des professeurs que nous avons rencontrés étaient tout simplement scandalisés par la recrudescence du copiage « qui, si nous n'y prenons pas garde, sera institutionnalisé sous peu », dira un enseignant surveillant au lycée Redha Houhou de Constantine. Les candidats ne prennent pratiquement plus la peine de copier discrètement. Ils le font au vu et au su de tout le monde, sans avoir dans l'esprit qu'un tel acte équivaut à une interdiction d'examen du bac pour une durée de cinq années. Comme celui qui a été pris la main dans le sac au lycée cité plus haut avec un « papier accordéon », sur lequel sont imprimés, en caractères minuscules, des cours de philosophie. Un autre, dans un lycée de banlieue, ne manquera pas de menacer l'enseignant qui l'a confondu, lui « promettant » une tannée à la fin des épreuves. Pis encore, les téléphones portables, strictement interdits pendant les examens, sont posés sur les tables, les surveillants préférant regarder ailleurs ; certains estimant qu'après tout, ces gosses sont « leurs enfants », alors que d'autres fuiront leurs responsabilités pour ne pas « prendre un coup de couteau à la sortie ». L'accent sera d'ailleurs mis sur ce phénomène lors de l'émission de la Chaîne III, une spéciale bac, où on notera la multiplication des cas de fraude à travers tout le pays, et le fait que les surveillants se retrouvent toujours devant un terrible dilemme : fermer les yeux quand les candidats trichent, quitte à léser ceux qui ont travaillé honnêtement ou, au contraire, faire son boulot correctement, même si au bout, il y a de terribles retombées pour ceux qui seront débusqués. Dommage pour un examen qui tend à perdre, chaque année qui passe, le sérieux qui le caractérisait.