Les trois gares routières Sidi Brahim, Kouch et Souïdani Boudjemaâ et celle des taxis interwilayas sont dans un état lamentable. » Ce constat est fait par le directeur du transport, lors de la dernière session de l'APW. Ce responsable a omis de préciser qu'à l'absence d'hygiène et de salubrité des lieux, s'ajoutent les agressions et les vols, enregistrés quotidiennement, commis par des bandes de délinquants apparemment assurés de l'impunité. Dans ces 3 gares routières, 159 bus et autobus effectuent des rotations ou stationnent pour repartir desservir 20 lignes communales, intercommunales et interwilayas ponctuées par 129 points de transit. Pour les milliers d'usagers à destination ou en provenance des localités de la wilaya et des autres régions du pays qui fréquentent quotidiennement ces infrastructures, l'été s'annonce chaud. Du côté de la mairie de Annaba et de la direction des transports, on continue à faire comme si de rien n'était. L'heure est encore et toujours à l'échange du « ce n'est pas moi, c'est lui ». Cette situation fait le bonheur de l'opérateur privé, toujours le même depuis plus d'une décennie, à qui la commune a confié la gérance annuelle de ces 3 infrastructures. Pas un centime n'a été investi par ce privé pour améliorer les conditions d'accueil des usagers. L'état des lieux de la gare routière de Sidi Brahim, que le wali n'a pas encore visitée, reflète au mieux l'incompétence de ceux chargés de ce dossier. Dans cette infrastructure réalisée à coups de millions de dinars, tout est cassé. La présence de câbles dénudés haute tension en l'air représente un danger certain. « Vous êtes tout aussi responsable de cette situation que la commune. Vous devez rapidement reprendre la situation en main », a lancé le wali comme pour clore ce chapitre sur une des plus importantes préoccupations des citoyens de la wilaya de Annaba. Conséquence : le gérant privé continuera à percevoir ces droits d'entrée et de stationnement, les transporteurs à utiliser des moyens de transport vieux et dangereux pour les usagers, la circulation routière et les piétons. Quant aux délinquants et repris de justice, ils semblent avoir la latitude pour multiplier leurs actes néfastes sous l'œil des policiers en faction. Le mercantilisme des transporteurs privés n'a pas de limite. Au-delà de la remise aux usagers des souches des billets de transport avec comme corollaire la fraude fiscale, des receveurs et chauffeurs réagissent à toute réclamation ou tentative d'opposition à l'ordre établi. Heureusement que dans ce sombre tableau, l'Entreprise des transports de Annaba sauve la mise, grâce à des moyens et des agents d'une propreté et amabilité jamais pris à défaut.