Les divergences entre Ali Benflis et la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique ne sont pas fondamentales, estime-t-on dans l'entourage de l'ancien chef du gouvernement. A quelques jours seulement de la tenue de la conférence nationale de l'opposition, prévue initialement pour le 10 juin et qui pourrait être reportée ou voir le lieu de la réunion changé, on se dirige vers un véritable congrès de tous les opposants au pouvoir en place. Des sources dignes de foi confirment la participation du Pôle du changement, dirigé par l'ex-candidat à l'élection présidentielle du 17 avril dernier, Ali Benflis. Ce dernier – qui avait annoncé, juste après l'élection dont il a rejeté les résultats, la création d'un parti politique qu'un comité présidé par l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, prépare – prendra bel et bien part à la conférence de l'opposition. Selon les mêmes sources, Ali Benflis prononcera une allocution, au nom du Pôle du changement, pour exposer la vision de sortie de crise de ce dernier. Une vision déjà rendue publique, mais qui fait toujours débat au sein du regroupement politique formé autour de l'ancien chef de gouvernement. Les discussions sur la plateforme de sortie de crise sont toujours en cours. Le document final sera adopté dans les tout prochains jours, indique une source proche du Pôle du changement, qui indique qu'entre celui-ci et la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique les divergences ne sont pas fondamentales. On diverge sur la démarche mais on converge sur l'essentiel, affirme notre source, précisant que la plateforme pose cependant les mêmes problématiques. Toujours selon notre source, les membres du Pôle du changement ont reçu des invitations pour la participation à la conférence nationale de l'opposition il y a quatre jours. Il y a des invitations adressées aux partis politiques et d'autres envoyées aux personnalités. La réponse sera certainement positive, soutient notre interlocuteur, qui pense qu'«il n'y a pas lieu que l'opposition se montre divisée ou effritée face à un pouvoir en perte de vitesse mais qui cherche à casser toute démarche n'étant pas dans son intérêt». Il faut être unis surtout devant l'éventualité d'une non-autorisation de la conférence nationale. Alors que la rencontre est fixée pour le 10 juin et la réservation a été faite auprès de l'hôtel Hilton d'Alger, l'administration de cet établissement vient de remettre la programmation de la conférence en cause, en signifiant à ses organisateurs que celle-ci n'est plus possible en raison d'un prétendu retard de payement. Comment réagira l'opposition s'il est confirmé que le pouvoir ne veut pas de la tenue d'une telle conférence ? Une première du genre dans le pays, qui gênerait certainement ses desseins, lui qui a entamé un dialogue intra-muros dans une énième série de consultations autour de la révision de la Constitution faisant l'objet d'un large rejet ? Aux dernières nouvelles, les organisateurs de cette conférence ont trouvé une autre salle dans un hôtel à l'ouest d'Alger. Ils ont formulé la demande et attendent la réponse.