Un rapprochement entre les deux blocs de l'opposition se dessine. L'opposition semble avoir tiré des leçons de ses flottements et déconfitures antérieurs. Elle devient peu à peu consciente des enjeux et défis qu'elle doit relever. «La concertation et les contacts entre les partis du pôle et ceux de la coordination pour la transition sont permanents et se poursuivent toujours», a déclaré hier le président de l'UDS, M. Bahbouh. «Face au pseudo-projet de la loi fondamentale du pouvoir, nous travaillons à coordonner nos actions avec toute l'opposition, notamment concernant les grands dossiers», a-t-il souligné. En fait, les leaders des partis et personnalités de la coordination pour la transition démocratique se sont réunis hier pour faire le point sur toutes les consultations et les contacts entrepris avec un panel de partis et personnalités politiques nationales. Il est question aussi de faire le bilan des préparatifs de la conférence nationale pour la transition démocratique, prévue pour le 7 juin. La coordination qui a concocté une plate-forme en guise de projet politique de transition qui sera présenté au pouvoir et aux partis politiques a déjà rencontré plusieurs personnalités politiques, à savoir les trois ex-chefs de gouvernement, Ali Benflis, Mouloud Hamrouche et Sid Ahmed Ghozali. Elle devait aussi recevoir l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, ainsi que le dernier survivant du groupe des 22 historiques, Mohamed Mechati, ainsi que Djamila Bouhired. Les partis du Pôle des forces de changement emboîtent le pas à ceux de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique en rejetant à leur tour les consultations de Ahmed Ouyahia. Les différents partis, membres de ce nouveau bloc politique, se sont réunis hier à huis clos au niveau du siège du QG de Ali Benflis à Alger pour accorder leurs violons. Durant cette rencontre préliminaire, chaque parti a exposé sa vision sur la révision de la Constitution. A titre de rappel, Ali Benflis a qualifié le projet de l'amendement de la Constitution de «diversion» doublé d'«un non-sens politique absolu.» En définitive, le pôle envisage de prendre langue dans les tout prochains jours avec des personnalités politiques nationales afin d'adopter une position consensuelle sur l'initiative du pouvoir. La Coordination pour les libertés et la transition démocratique tente de passer à la vitesse supérieure. Ainsi, l'opposition tente de serrer ses rangs. Il est «inconcevable» que l'ordre du jour soit restreint ou défini par une seule partie, nous a-t-il indiqué. Outre le consensus préalable autour de ces consultations, son parti s'inscrit contre la conclusion ou la synthèse unilatérale qui sanctionnera ce processus de consultations. Le résultat doit être «consensuel également» a-t-il ajouté. A l'instar d'autres membres de la coordination, Abdellah Djaballah, président du parti El Adala, a pris l'initiative de son côté de prendre langue avec les deux anciens chefs de gouvernement, a affirmé hier Amara Khababa. Dans ce contexte, il est relevé que la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique et Ali Benflis partagent le même diagnostic de la crise politique qui secoue le pays.