Les membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) ne baissent pas les bras. Ils sont décidés à tenir la conférence nationale de l'opposition le 10 juin prochain «quoiqu'il arrive». Réunis hier au siège du parti Ennahda, à Alger, les représentants des cinq partis politiques et personnalités qui composent la CNLTD ont décidé de tenir cette rencontre qui devrait regrouper «toutes les forces de l'opposition». Au lieu de l'hôtel Hilton, qui a signifié son refus de céder une salle de réunion, les organisateurs ont décidé de changer de lieu. Ils ont réservé le chapiteau de l'hôtel Safir Mazafran, une institution étatique située à Zéralda, à l'ouest de la capitale. «En tous cas, cette conférence aura lieu avec ou sans l'autorisation des autorités», indique Abderrazak Makri, président du MSP, aux quelques journalistes présents. Et si l'autorité administrative ne donne pas d'autorisation ? «On tiendra cette conférence. L'Algérie est assez grande pour cela», a répondu le chef du parti, sur un ton de défi. Certains présents ont insinué que, à défaut d'une autorisation administrative, la conférence pourrait avoir lieu dans un des sièges des partis politiques qui composent la CNLTD. Mais pour l'instant, on n'en est pas encore là. Surtout que sur le plan juridique, les autorités auront du mal à trouver une explication à toute éventuelle interdiction. «A moins de mettre fin au multipartisme», fait remarquer Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. Le chef du parti et ses compagnons ne sont pas, pour l'instant, dans cette perspective. Les chefs des partis sont occupés à régler les derniers détails techniques d'une conférence qui fera date dans l'histoire de l'Algérie. Ce sera la première fois que des leaders et des militants de l'opposition, venus de différentes obédiences, se rencontrent. Il n'est pas question de faire dans l'approximation. Les responsables s'efforcent de contacter un maximum de monde. Une liste de 200 personnes est établie. Les invitations ont été lancées. Mais pour ne pas «gêner» les destinataires, les noms sont tus. «Je peux vous dire qu'il y aura des surprises. Les préparatifs montrent des signes très positifs», lâche Abderrazak Makri, souriant. Le chef du parti insinue que l'affluence sera au rendez-vous. On a appris, de sources partisanes, que des grands noms de la scène politique seront présents à Mazafran le 10 juin. Il s'agit, entre autres, de Ali Benlis, qui aurait mis fin à ses hésitations. L'ancien chef de gouvernement assistera à la conférence au même titre que Mouloud Hamrouche, Sid Ahmed Ghozali et Mokdad Sifi. En revanche, la participation d'anciennes figures du FIS dissous n'est pas confirmée.