En matière de parrainage financier, les pensionnaires de la Ligue I ne sont pas placés à la même enseigne. Ainsi, les clubs de l'élite sont implicitement scindés en deux catégories. Constitué de quatre formations, le lot des «privilégiés» constitue le premier collège. Le reste du contingent forme, malgré lui, le deuxième collège. N'obéissant à aucun critère objectif, la «classification» crée des déséquilibres et des disparités. Elle accentue l'indignation et le sentiment d'injustice. Les contestations et cris de colère de certains présidents – notamment le président de la JSK, Moh Hannachi, ne ratant aucune occasion pour dénoncer l'inique démarche et interpeller par la même les initiateurs de cette trouvaille à rectifier le tir – butent sur une fin de non-recevoir ne disant pas son nom. Ne mesurant pas les dégâts causés à de nombreux clubs menacés de disparition, les «décideurs» signent et persistent. Au grand dam des acteurs de notre sport roi, tancés par l'insoutenable politique des deux poids, deux mesures. En perdurant, l'injuste et discriminatoire (le mot n'est pas fort) mesure risque de porter un autre coup de massue à notre championnat, déjà moribond. En ouvrant les vannes aux «privilégiés» dépensant sans compter, les initiateurs de l'opération ou plutôt de cette injustice donnent leur quitus à la concurrence déloyale. Une telle brèche ouvre la voie à tous les dépassements. Raccordés à des vannes d'un certain diamètre, les «choyés» défient désormais le plafonnement des salaires décidé par les instances en charge du football national. Pour preuve, on parle du recrutement de tel ou tel joueur contre une mensualité de 1,90 millions de dinars. La nouvelle recrue aurait même perçu une avance de plusieurs mois. Possédant le pouvoir d'un gigantesque aspirateur, les vannes, qui ne soucient guère des sentiments des supporters du 2e collège, absorbent l'oiseau rare, vident des institutions sans défense et condamnent à mort des clubs jadis viviers de talents. Cela dit, avec l'argent public on déshabille le 2e collège pour que les «nantis» portent des manteaux en «peau d'ours blanc». Promesse Abordé durant la dernière campagne électorale, le problème demeure en suspens. Ayant promis d'instruire les sociétés (Scaek, CNEP, Cosider, AMC, Sonelgaz, Mobilis et d'autres entreprises rentables) à parrainer l'ESS, la JSK, le CRB, l'ASO, l'USMH, le NAHD qui ont tant donné au football algérien, les engagements des pouvoirs publics restent des vœux pieux. Au grand désappointement des membres du 2e collège, dont certains se trouvent actuellement en salle de réanimation. Sachant que les récurrentes perfusions de sérum n'ont pas eu les effets escomptés. Pour étayer ces propos, l'Entente de Sétif, qui représente le foot algérien dans la Ligue des champions d'Afrique (LDC), agonise. L'absence du nerf de la guerre en est la cause. Criblé de dettes, faisant en outre face à une grave crise financière qui risque de provoquer une nouvelle saignée, l'Aigle noir, un des fleurons du mouvement sportif national, est en danger de mort. Pis encore, l'ESS participe à la LDC avec le logo de Sonatrach gratis. Sollicitée à maintes reprises pour quelques milliards, la compagnie nationale ne renfloue que les caisses du MCA. Principe cardinal de la République, la «répartition équitable des richesses nationales» est, dans ce cas de figure, éludée pour ne pas dire complètement bafouée. Pour le bien de notre foot qui ne produit plus de talents en mesure d'aller au Mondial, le moment est venu pour mettre un terme à ces disparités s'apparentant à une injustice. Car il est inconcevable qu'un club bénéficie, pour les besoins de son marché estival, d'environ 20 milliards de centimes alors que le 2e collège fait continuellement face à la dèche…