Un duel de l'ultime coup de rein qui, s'il enthousiasme les deux clubs et leurs supporters, il s'est accompagné de l'étonnement général de l'opinion sportive algérienne sur ce suspense cabalistique d'un demi-siècle avant que Dame coupe ne daigne « accepter » et inviter les deux titans du football algérien à cette der du trophée trônant à la tribune officielle. Une première entre la JSK et le MCA à ce stade suprême de l'épreuve reine du football. Emouvant. Stressant, jusqu'à la tremblote dans les deux fiefs. Ce sera entre apothéose et requiem, le sentiment au coup de sifflet final du referee se lira sur les visages, il s'affichera en chaudes larmes de joie, d'extase ou celles de dépit et de calvaire. C'est aussi cela une finale de coupe et les caprices de cette Dame qui vit de son choix. Incontesté et incontestable. C'est la loi de la Dame. Faut le demander aux animateurs des 49 précédentes éditions pour s'en convaicre. Et, le plus édifiant exemple se livre en « rouge et noir » de cette USMA au football chatoyant qui a essuyé sept défaites avant de faire son deuil et chasser son chagrin pour renouer avec l'épreuve qu'elle gagnera ...à sept reprises avant d'en perdre deux encore avec le MCA et reprendre ce beau vase en 2013. Huit coupes gagnées et neuf ratées. Toute une histoire de larmes. De bonheur et, aussi, d'amertume. ...Sinon comment interpréter les penchants de cette Dame qui s'est débarrassée des bisbilles et autres exigences en s'extasiant dans sa plus « lovante » texture sans un grain de rogne en s'offrant le bain final à dix reprises avec trois clubs d'Alger. Il y a eu cinq finales MCA-USMA et autant entre le CRB et l'inévitable USM Alger. Les Rouge et Noir ont séduit dix-sept fois la reine du football. C'est pourquoi cette finale JSK-MCA revêt un statut de ténors parce qu'elle a fait saliver les fans cinquante-deux ans durant. Blida accueillera un match d'esthètes. Un débat capsaiciné à la mesure de tous les ingrédients de la rivalité depuis cette fameuse « affaire 107 » à ce 106e classico (championnat et coupe) depuis 1962. Jeudi, la pelouse de Tchaker souhaiterait que la JSK et la MCA s'adonnent à un « labour » de caresses et d'élégance. La JSK et le MCA n'ont pas le droit de passer à côté du faste à « deux », d'autant qu'il s'agit d'une première. Le menu le plus alléchant, succulent du « roi-foot ». Pour une joute « kabylo-algéroise » qui servira de référent. Pour préserver l'aura des deux clubs les plus titrés du pays. MCA 4 - JSK 1 Si le hasard et les battements de cils de Dame coupe ont éloigné ces deux grosses cylindrées de la fête finale durant un demi-siècle, le tirage au sort n'a, à son tour, pas gâté les deux clubs. Parfois aussi en les croisant directement aux tours éliminatoires où la mort subite n'a pas besoin d'autopsie. Et le premier choc eut lieu au stade 20-Août en 1971 où les deux clubs finiront le match sur le score de 2-2 (Bachi pour le MCA aux 3e et 93e minutes et Cheikh contre son camp, 10e minute et Djebbar 55e minute pour la JSK). Le MCA se qualifie aux corners. La saison 72-73 fait un nouveau clin d'œil aux deux clubs pour les quarts de finale. Une journée exceptionnelle. Unique par la programmation au stade 5-Juillet...de trois modèles des quarts : USMB-ESS victoire de Blida par un but à zéro, USMA-NAHD, un but à zéro, Aïssaoui, dans les filets d'Ouchen, le gardien nahdiste avant le classico, vers 18 h, MCA-JSK. Le stade a « perdu » entre-temps quelque 15.000 supporters venus de Blida, Sétif, Soustara et d'Hussein-Dey, laissant néanmoins, 70.0000 fans de la JSK et du MCA vibrer. Deux clubs qui portaient encore les mêmes couleurs, le vert et le rouge. Aizal (62') et Draoui (70') marquent pour le Doyen, Dali (79') bat Kaoua d'une tête rageuse. Dix ans après, en 1983, après que les deux clubs eurent (entre 70 et 83) raflé pratiquement tous les titres (championnat et coupe et un premier trophée africain pour la JSK), ils se retrouvent de nouveau avec des effectifs de stars à la « souscoupe » bouillonnante, ce jour-là, du 5-Juillet. Un match à rebondissements, et un homme, seul, Bencheïkh, qui a ruiné les espoirs du coach, kabyle, Mahieddine Khalef, en marquant le 3e but (3-2) pour les Algérois. Le Mouloudia, bête noire en coupe de la JSK. La coupe érige son boudoir et les deux clubs ne se revoient qu'en 88-89 pour les seizièmes de finale. Le match se joue à...Mascara. Les deux attaques marquent, chacune, deux buts (2-2). La JSK s'avère plus adroite aux penalties (3-1). Vingt-quatre ans après, pour la cinquième fois de leur histoire, JSK et MCA brisent le silence en se donnant rendez-vous au 5-Juillet (2013). Le match est haché. Musclé. Zéro partout. Chaouchi fait mieux que Asla dans les tirs au but et ouvre la voie de la finale au MCA. Remake, à chaque fois que le MCA avait écarté la JSK, il remporta le trophée (71, 73, 83) à l'exception de la dernière devant l'USMA (2013). Cette fois, le décor est un face-à-face de l'ultime combat aux allures d'un « stracittadina » italien (Juventus-Milan). Depuis quelques jours, la campagne bat son plein dans les deux fiefs. Les anecdotes fusent. Les statistiques sont étalées. La « guerre » langagière s'amplifie, les plus acharnés et chauvins s'égosillent à finir leurs speechs dans le « labial ». On se rabat sur Youtube et Google pour réaccélérer la machine à remonter les temps historiques entre les deux clubs. Mais c'est déjà jeudi. Coupez le souffle, le match a commencé. Que le football soit !