La grande manifestation anti-gaz de schiste se tiendra le 14 juin 2014 à Ouargla. Le rassemblement contre le gaz de schiste annoncé via les réseaux sociaux pour hier a finalement été reporté d'une semaine, soit pour le samedi 14 juin. Un communiqué rendu public par la même voie et qui a circulé toute la journée d'hier fait état d'une rencontre qui a regroupé une trentaine de militants des droits de l'homme et de la Protection de l'environnement de la wilaya de Ouargla, vendredi soir. Le sud déterminé Les animateurs de la campagne facebookienne anti-gaz de schiste, basés à Ouargla, viennent d'annoncer la création de Harakat Houmat Al Watan, le Mouvement des défenseurs de la nation avec une trentaine de membres fondateurs. Ce mouvement, qui marque le passage de ces militants du monde virtuel à l'action sur le terrain, a d'ores et déjà fait état de sa détermination à encadrer une action de sensibilisation de la société aux dangers du gaz de schiste par l'élaboration et une large diffusion de dépliants et documentaires, lancer une pétition pour récolter le maximum de signatures anti-gaz de schiste, organiser un congrès national sur la thématique dans une wilaya du Sud et préparer une grande manifestation populaire le 14 juin à Ouargla. Cette mobilisation citoyenne tend à se généraliser au sud du pays, où les gens entendent peser sur la décision politique en matière d'exploitation du gaz de schiste, malgré les assurances du gouvernement. Une prise de conscience citoyenne quant aux risques encourus par les zones sahariennes, premières concernées par l'exploitation des énergies non conventionnelles, validée par le dernier Conseil des ministres et portée par le Premier ministre en personne et plusieurs personnalités politiques qui n'ont apparemment pas prévu de mettre à contribution les populations du sud du pays dans cette prise de décision et encore moins que ce mépris à l'avis des citoyens motive un passage à l'acte. Ainsi retrouve-t-on parmi les membres fondateurs de Houmat El Watan des militants des droits de l'homme, des défenseurs des droits des chômeurs de longue date qui ont, semble-t-il, intégré la préservations de l'environnement et des ressources sahariennes dans leur programme d'action. Le Sahara algérien, fragilisé par toute sorte d'essai et une surexploitation de ses ressources fossiles, notamment l'eau, mais aussi l'exploration et le forage pétrolier aux retombées néfastes sur l'environnement, entamera avec l'exploitation du gaz de schiste une dégradation irréversible de l'avis des experts. Cette cause commune à toutes les populations du Sahara, qui représente plus de 80% du territoire national et seulement 10% de sa population, a réussi à regrouper des citoyens de tous bords et obédiences, notamment à Adrar, qui a organisé le premier sit-in anti-gaz de schiste du pays, mais aussi Ouargla et Tindouf dont plusieurs militants ont enflammé la Toile durant les semaines précédentes et appelé à la signature de pétitions pour sensibiliser les pouvoirs publics. Il est à rappeler, dans ce sillage, les assurances de Abdelmalek Sellal qui a défendu son projet d'exploitation d'énergies non conventionnelles dans le Sahara algérien, les déclarations de Noureddine Bedoui, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, qui a annoncé jeudi, à l'APN, une réactualisation de la nomenclature des spécialités de la formation professionnelle dans les wilayas du Sud «adaptées à l'industrie d'exploitation du gaz de schiste». Des indicateurs qui semblent alerter la frange éclairée de la population des wilayas du Sud.