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Comment Youssef Yousfi est resté dans les «lignes rouges» de Chakib Khelil
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Publié dans El Watan le 09 - 06 - 2014

Le feu vert du Conseil des ministres pour l'exploitation du gaz de schiste dans le Sahara ne passe pas : Deux types de réactions. Celle, civique, des citoyens soucieux de préserver les ressources en eau, et celle, technique, des spécialistes inquiets pour l'erreur de cap. Les premiers ont lancé un moratoire pour la suspension de l'exploitation du gaz de schiste. Ils se mobilisent au Nord comme au Sud, où l'aventure de la fragmentation fait peur. A Adrar, des citoyens ont fait un premier piquet pour protester contre le péril qui menace les nappes phréatiques avec le forage horizontal. L'opposition n'est pas en reste. La plupart des leaders politiques ont exprimé leur refus du saut en avant dans une filière maîtrisée dans un seul pays dans le monde, les Etats-Unis. Les spécialistes ont plus de mal à se faire entendre. Eux disent la même chose.
L'équation énergétique algérienne à 2030 oblige à faire feu de tout bois. Donc, pas d'exclusion du gaz et du pétrole de schiste. Mais en aucun cas cette filière des hydrocarbures non conventionnels ne peut être considérée comme une alternative stratégique. D'abord, elle nécessite au minimum 300 milliards de dollars d'investissements pour apporter 60 milliards de m3 de gaz par an durant une courte période. Ensuite, parcece qu'elle se fera quasiment sans Sonatrach. La compagnie nationale a déjà du mal à déployer la bonne densité de forage nécessaire pour la recherche-exploration dans le conventionnel. Elle n'a ni le savoir-faire ni l'organisation logistique qui lui permettent dans les 10 prochaines années de devenir un acteur du non-conventionnel.
Enfin, parce qu'en réunissant toutes les conditions pour optimiser l'exploitation des ressources non conventionnelles, leur rendement financier n'est pas certain d'être positif, à l'aune du marché gazier plutôt dépressif sur les prochaines années. Les spécialistes disent donc : restons en veille sur le gaz de schiste, précisons le potentiel et attendons. Ce n'est clairement pas la priorité. Au carrefour de l'expert et du politique, Sid Ahmed Ghozali a résumé la situation, samedi dernier au forum d'El Khabar : «Si le gouvernement insiste tant sur le gaz de schiste, c'est qu'il n'a pas de stratégie énergétique.» En fait, il y en a une. C'est celle de Chakib Khelil. Que poursuit avec beaucoup de zèle Youssef Yousfi. Cette stratégie est basée totalement sur l'augmentation de la production de l'énergie carbonée, indépendamment de tout. Elle est inspirée par une approche marchande de court terme. Maximiser les revenus de l'exportation. Elle ignore la prospective. Elle mène au mur. D'autant plus vite qu'elle a une fonction politique essentielle. Elle dit au peuple, comme le rappelle si bien Nazim Zouiouèche, «il y a encore du pétrole et du gaz.» Et nous sommes là pour vous en faire profiter durant au moins une autre génération. Et cela, c'est bien sûr faux.
Dans la stratégie énergétique qui peut éviter le mur à l'Algérie, trois gisements attendent leur heure : Le premier gisement est le plus urgent à mettre en œuvre. C'est celui des économies d'énergie. Dans trois ou quatre ans, le pays va consommer plus de gaz qu'il n'en exportera. Les six raffineries en projet vont importer du pétrole pour compléter leur plan de charges à partir de 2030. L'ajustement de la consommation d'électricité et de carburants peut se faire de différentes manières. La plus efficace est celle du levier prix. En 2014, il est encore possible d'engager un plan d'ajustement des prix énergétiques intérieurs en douceur sur cinq années pour préserver le pétrole et le gaz algériens qui se dilapident en mode subvention sur le marché domestique. 150 000 barils/jour et 5 milliards de m3 de gaz par an peuvent être récupérés uniquement en approchant les standards de l'efficacité énergétique du Maroc et de la Tunisie.
Le second gisement est celui de la récupération tertiaire sur les géants algériens. A Hassi Messaoud, le gain de 1% de récupération de plus représente la découverte d'un grand gisement aux normes mondiales d'aujourd'hui. Cela peut représenter 500 000 barils/jour de plus pendant plus d'une décade. Faut-il amener pour cela un partenaire étranger sur Hassi Messaoud ou Sonatrach peine à mettre en œuvre le plan d'optimisation de la récupération ? Ce serait un grave échec symbolique. Mais peut être bientôt la seule issue pour sortir plus de pétrole de Hassi Messaoud. A Hassi R'mel, il va s'agir de stopper la déplétion accélérée qu'a provoqué la surexploitation du gisement au milieu des années 2000 par Chakib Khelil. Sur l'un comme sur l'autre des deux sites, ce sont des ressources conventionnelles qui sont en jeu.
L'effort financier y est plus légitime du point de vue des acteurs. Le troisième gisement est le plus important de tous. C'est celui qui peut prendre en charge jusqu'à 30% de la consommation d'électricité domestique dans 20 ans. C'est bien sûr le développement du renouvelable. Youssef Yousfi a, dans les faits, déserté le chantier de l'électricité solaire depuis deux ans. Sur le plan strictement financier, il est pourtant plus performant que celui du gaz de schiste. On ne sait pas encore faire ? C'est pareil pour le gaz de schiste. A une nuance près. L'Algérie détient déjà à Hassi R'mel une centrale hybride gaz-solaire. La volonté d'aller plus loin n'est pas là. L'électricité solaire n'est pas vendable au peuple comme une rente. Pourtant, elle pourrait bien le devenir un jour.
El Watan, El Khabar ont franchi les «lignes rouges» cette semaine en partenariat avec Radio M de Maghreb Emergent : Ils ont parlé de l'industrie militaire en Algérie. Une filière qui, a bien y regarder, structure souvent le tissu économique des pays avancés. Et même celui des pays qui ont émergé, comme les BRICS. Point commun, une industrie de l'armement forte, exportatrice. Pourquoi l'Algérie ne ferait-elle pas pareil ? Les commandes annuelles de l'ANP sont là pour déclencher un cycle vertueux. Contre l'achat d'équipements sophistiqués, l'obligation pour le fournisseur de développer une activité dans le pays client. Cela s'appelle les offset programmes et ils sont une belle opportunité pour transférer des savoir-faire et entrer dans la chaîne valeur de cette industrie qui tient le monde. L'Algérie a raté plusieurs opportunités de devenir producteur, notamment dans la filière navale et le blindé. Mais tout n'est pas perdu. A condition d'accepter les bons acteurs nationaux dans le jeu. C'est toute l'équation de la relation de l'argent et du pouvoir. Et la nécessité de la poser clairement pour enfin avancer. Des personnes ressources ont réfléchi au sujet, ou l'ont pratiqué. Elles ont en fait, pour la première fois, un débat public. «Lignes rouges» est en podcast sur RadioM accessible sur www.maghrebemergent.info


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