Les populations rurales paraissent oubliées par les pouvoirs publics concernant l'accès aux soins. Les habitants de la commune de Timizart, à 30 km au nord-est de Tizi Ouzou, endurent d'énormes difficultés liées à la défaillance de la couverture sanitaire. Les difficultés rencontrées sont présentes aussi bien au niveau de différentes salles de soins des villages qu'au niveau de la polyclinique sise à Souk El Had, chef-lieu communal. En effet, certaines unités de soins sont carrément fermées sinon elles n'assurent de soins que périodiquement. C'est le cas du village de Boushel où les habitants ont cru voir le bout du tunnel après avoir exigé la réouverture de leurs salle de soins fermée pour «de simple travaux de rénovation» pendant plus d'une année. Sauf qu'à leur grand dam, le médecin n'est présent que trois jours par semaine. «Face à cette situation et devant les prix irraisonnables qu'exigent d'autres médecins travaillant à leur propre compte, en plus des frais des déplacements, nous n'avons qu'à nous soumettre à la grâce du Dieu en lui demandant de nous retenir sain au moins durant les journées où notre salle de soins demeure sans médecin», dira avec ironie et tristesse un vieux villageois qui n'a que les dons des bienfaiteurs comme retraite. Les villageois soulignent par ailleurs que leur salle de soins qui manque également d'hygiène pourrait satisfaire d'autres hameaux voisins comme Bouissi, Alma, Tazelmat, si elle fonctionnait normalement. Dans le même sillage, la population d'Abizar, le plus grand village de la commune voire de la wilaya avec plus de 12 000 habitants, est «provisoirement» couverte en matière de soins. Abizar, en effet, ne dispose que d'une seule salle de soins, sous-équipée en matière de médicaments comme en matériel médical. «Cela fait un mois que j'attends le dentiste qui ne vient toujours pas. On me dit à chaque fois qu'il n'y a pas d'anesthésie», clame une vieille femme rencontrée sur les lieux. Ainsi, les patients sont également renvoyés à maintes reprises à cause du manque, entre autre, des compresses, des gants médicaux... «La quantité de compresses, de gants et de bistouris distribuée est loin de satisfaire le nombre important, plus de 25 patients par jour et 500 par mois, que reçoit l'unité», fulmine un habitant qui attire l'attention sur le danger qui pourrait survenir de l'utilisation d'un «matériel» médical jetable comme les gants plusieurs fois utilisés sur différent patients. La polyclinique de Souk El Had par ailleurs, est très exigüe pour satisfaire les 30 000 habitants de la commune. En effet, les week-ends, avons nous constaté, de grand problèmes sont rencontrés aussi bien par le personnel médical et paramédical que pour les nombreux patients face surtout à l'étroitesse de ce centre de soins qui ne dispose que d'une seule petite salle de soins et d'une seule salle d'observation à trois lits tandis que les analyses sanguines se font en plein couloir «aménagé». L'absence d'un agent à la réception, les week-ends, par ailleurs, provoque des files anarchiques chez les patients. A rappeler que la commune de Timizart a bénéficié d'un hôpital de 60 lits inscrit dernièrement par le ministère de la santé et de la population, mais cela n'est pas une raison pour négliger les différentes salles de soins ni pour abandonner la réalisation, déjà promise, d'une extension pour la polyclinique.