Les assises de la santé, l'activité complémentaire, le financement et l'organisation des structures de la santé sont les points essentiels abordés hier par le professeur Djidjelli, président du Syndicat national des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), lors d'une conférence de presse organisée au siège du syndicat, à l'hôpital Mustapha. Abordant d'emblée la tenue des assises nationales de la santé les 16 et 17 du mois en cours sans pour autant opter pour le boycott, le président du syndicat rejette en bloc toute la démarche initiée par le ministère de la Santé à travers laquelle sont posés les problèmes de la santé en Algérie. Il estime que le système de santé a besoin d'être examiné dans toutes sa complexité et des questions précises telles que l'autonomie et la décentralisation des structures de santé, la réévaluation des actes, la médecine gratuite et la médecine à deux vitesses doivent être réglées au préalable avant d'aller vers un regroupement national qui risque de connaître le même sort que les précédentes réunions. «Avant d'aller à ce type de rencontre, il faut se fixer des objectifs et surtout avoir la garantie d'un engagement politique qui pourra assurer l'aboutissement de ces objectifs. Plusieurs points, tels le financement de la santé, la santé à deux vitesses, nécessitent aujourd'hui un débat national, car ce n'est pas lors des assises qu'on pourra le faire», a-t-il souligné en faisant référence à la délivrance des prises en charge à l'étranger. Sur ce point précis, il estime que les Algériens ont le droit de savoir qui en bénéficie. «Il est temps de revoir le mécanisme lui-même – qui décide et comment cela se décide – pour faire cesser cette injustice et travailler dans la transparence totale tout en préservant le secret médical», a-t-il indiqué. Quant à la pratique de l'activité complémentaire, le Pr Djidjelli plaide pour son maintien en tant qu'activité lucrative qui ne peut être assurée que durant les week-ends et les jours fériés.«Elle doit être aussi liée au rendement des personnes dans leurs services. Elle ne sera accordée qu'à ceux qui ont assuré leur programme annuel et ont montré satisfaction aux yeux de l'administration. Tout dépassement doit être sévèrement sanctionné et l'administration est là pour assurer le contrôle», a-t-il suggéré. Interrogé sur les résultats contestés du concours d'accès à la chefferie de service, le Pr Djidjelli, postulant à ce concours, a signalé que le syndicat ne peut pas être partie prenante à ce débat, bien que «c'est grâce au syndicat que ce concours a pu avoir lieu. Il n'est pas normal de recourir à la contestation alors que les résultats officiels ne sont pas affichés. On ne peut pas réagir sur ouï-dire. La grille que les candidats contestent est connue depuis deux ans. Ils ont accepté d'être évalués sur la base de cette grille, personne ne l'a contestée avant le concours et aucune autorité n'a été saisie. Maintenant, il faut savoir qu'une fois les résultats proclamés, ces candidats ont dix jours pour déposer leurs recours et la loi est claire à ce propos». Par ailleurs, des audiences ont été accordées hier par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, et par celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, au collectif des candidats lésés lors de ce concours.