Le magistrat instructeur, près le tribunal de Ksar Chellala relevant de la cour de justice de Tiaret, au terme de la présentation devant sa juridiction de 57 émeutiers, avait décidé avant-hier, tard dans la soirée, de la mise sous mandat de dépôt de 19 inculpés et la liberté provisoire pour le reste des prévenus qui comparaîtront dimanche prochain. Ces émeutes avaient éclaté dans cette ville vendredi dernier et connaissent une certaine décrue. Une décision qui a valu, nous indique-t-on auprès du parquet, appel du procureur de la République de la juridiction concernée. Celle-ci serait même saisie, à en croire des sources locales, par des « plaintes de citoyens s'estimant victimes de violations de domicile tout autant que celles de certains propriétaires dont les commerces auraient fait l'objet de descentes » sans indiquer la provenance de tels actes pour lesquels il est instamment demandé « l'ouverture d'une enquête ». Un calme plat continuait de régner, hier, sur cette ville bien que la violence qui avait repris son droit de cité lundi soir ait connu un perceptible fléchissement hier. Les autorités locales et sécuritaires n'avaient pas transmis de communiqué sur le bilan de cette émeute, de loin la plus violente que la wilaya de Tiaret ait connue depuis octobre 1988. Certains députés, jusque-là absents, ont commencé à bouger et certains ont estimé « n'être pas consultés ». Par qui ? Certains membres de la société civile disent être sur le point de concocter une déclaration dans laquelle il est fait référence à « la demande d'une commission d'enquête nationale pour situer les responsabilités » sur une grogne d'été qui avait telle une bourrasque emporté avec elle beaucoup de certitudes. Cela n'a pas empêché certaines voix locales de parler de « statut national pour Ksar Chellala » ; autrement dit élever cette ville de 40 000 âmes au rang de wilaya sinon « relancer des projets structurants et déterminants à l'exemple de celui relatif à la mise en valeur de périmètres à partir de l'oued Touil (les études existent sur sa fiabilité) », « penser à requalifier le bâti dans l'ancienne ville » et surtout « désenclaver la ville avec l'ouverture de routes pour la relier à Bahbah et Sougueur entre autres ». Nos interlocuteurs, sans le nier parlent « de conséquents programmes retenus au titre du quinquennat et même celui des Hauts-Plateaux initiés en faveur de Ksar Chellala », nonobstant des opérations liées à la qualité de l'électricité pour laquelle Sonelgaz avait souscrit, encore faut-il que les projets soient exécutés par des gens qualifiés et pour lesquels sont exhumés certains dossiers noirs. En un mot comme en mille, Ksar Chellala a bel et bien besoin d'un plan de sauvetage. Un plan Marshall, dirions-nous. Le reste, hélas, n'est pas seulement un chahut de gamins ni même une gâterie des yeux induite par le non-suivi d'un match, fut-il du Mondial. Dites-le aux gens de Chellala et on vous rira au nez…