Mohamed, Yahia, Abdelmoumen, Naïma, Djamila et Latifa, âgés de 44 à 64 ans, sont les oncles et tantes paternels de notre joueur international Ryad Mahrez. Ils étaient tous là, réunis, hier, autour d'un thé agrémenté de griwech, dans la maison du grand-père à Béni-Snous à une quarantaine de kilomètres sur les hauteurs de Tlemcen, pour nous parler de leur neveu. Ils sont tous sont impatients de voir Ryad s'exprimer sur le terrain de Belo Horizonte face à la Belgique pour le compte du premier match de la Coupe du monde de football. Mais nous, nous étions là pour connaître certains traits de la vie de notre attaquant. Une photo accrochée au mur du salon en dit long sur la destinée de Ryad. Il apparaît, alors âgé de 8 ans, entouré de son défunt père et de Rabah Madjer. Ryad avait son idole, un footballeur algérien et non un étranger. Autant dire que sa fibre nationaliste avait déjà son embryon. Nous saurons que les gènes du football sont une affaire de famille. Tous les hommes du arch des Mahrez sont des footballeurs-nés. Ils ont évolué, entre autres, dans les clubs comme le WAT, la JSMT, l'USM Harrach, le RCO et le Hamra Annaba. Ryad a hérité de cette fibre footballistique familiale. Son père Ahmed, décédé en 2006, était aussi un brillant joueur. Abdelmoumen, l'oncle cadet, nous dira : «Depuis que Ryad était jeune, un gamin de 6 ans, il jouait énormément au football avec moi. Sincèrement, je sentais en lui que c'était un joueur plein de talent. Avec un ballon au pied, il était aux anges. Plus il avançait dans l'âge, plus il s'imposait comme joueur à part entière dans l'équipe du quartier où évoluait des garçons âgés.» La tante Djamila enchaîne en affirmant que Ryad passait ses vacances avec eux soit au stade, soit à la maison. Et d'ajouter : «Mon neveu n'a jamais pensé aller à la mer ou ailleurs, son passe-temps était d'être accroché à un ballon, pas plus.» Ryad venait chaque année redre visite sa famille à Beni Snous. Son désir était de manger du couscous avec du lait caillé et de savourer des gâteaux traditionnels. Ryad nous dit-on, est une personne très simple. En tant que professionnel, il n'a jamais regardé ses cousins et ses copains de haut. Il va au stade, joue avec eux au football et prend sa douche à l'aide d'une bassine et d'un broc à la lumière d'une bougie. Il s'adapte rapidement aux conditions de vie qui lui sont offertes. Il n'est pas du tout exigeant. Tout le processus de contact et de convocation en EN a été connu par la famille avant que la presse n'en parle. Abdelmoumen nous dira : «Dès que Raouraoua a contacté Ryad, je lui ai dit au téléphone, il faut attendre la décision du coach pour t'assurer de ta place en EN. Effectivement, 10 jours après, Halilhodzic l'appelle, le félicite et lui affirme que son jeu sur le terrain lui plait.» Toute la famille était heureuse et surprise à la fois de voir Ryad convoqué, début mai dernier, en EN. C'était le rêve de toute la famille et de Ryad qui venait de se réaliser. Ils ajoutent qu'ils ne s'attendaient nullement à son intégration rapide au sein de l'EN et surtout de sa sélection pour la Coupe du monde. Même du Brésil, d'après ses oncles et ses tantes, il les appelle pour leur demander des informations sur l'ambiance au village. Abdelmoumène ajoute que ce dimanche il a discuté avec lui au téléphone à propos du match contre la Belgique. Ryad lui a dit : «J'attends ce match avec impatience et je n'ai aucune appréhension des joueurs belges. Je pense que je suis à leur niveau. Autant que mes coéquipiers nous sommes très sereins et nous ferons le nécessaire pour les couleurs du bled.» Sans ambages et sans aucune hésitation, toute la famille Mahrez avance un résultat positif pour les Algériens face à leurs homologues belges. Foi de Mahrez.