La restauration bat son plein sur certains sites répertoriés par l'Office de gestion des biens culturels protégés (OGEBC) pour le compte de la manifestation culturelle de 2015 et c'est la mosquée Djamaâ El Kebir, sise à la rue Larbi Ben M'hidi qui connaît depuis déjà un mois des travaux. Contacté par nos soins, l'architecte Madina Foukroun agissant pour le compte d'un bureau d'études, CEAT, détenteur du projet nous déclare : «Nous sommes au stade de l'expertise et d'ores et déjà, nous avons décelé plusieurs endroits qui nécessitent des confortements du fait de pathologies invisibles, ceci n'empêche pas d'autres travaux, notamment de mise en valeur du site dans sa totalité mais plus particulièrement ses portes en bois noble ou encore les céramiques». Toutefois, tient à préciser, notre interlocutrice, la restauration risque de prendre plus de temps du fait que ce type d'interventions est d'une extrême délicatesse. Pour cela elle nous informe qu'en plus d'une équipe d'architectes, deux autres spécialistes travaillent de concert avec eux, des historiens et des archéologues, en l'occurrence. L'opération nécessite un recoupement d'archives, notamment les écrits qui concernent le site et l'inventaire de son iconographie. Il est utile de rappeler que cette mosquée est l'une des plus anciennes de la ville de Constantine, puisqu'elle a été construite VIIIe siècle. Les historiens la considèrent comme l'unique monument antérieur à l'époque ottomane. Elle fut édifiée sur les ruines d'un temple antique païen. Quand les Turcs furent installés à Constantine, ils décidèrent de restaurer cette mosquée, qui connaîtra des dernières importantes avec le percement de la rue nationale (actuelle rue Larbi Ben M'hidi) par l'administration coloniale à la fin du XIXe siècle.