Les augmentations des salaires de la Fonction publique sont loin de mettre du baume au cœur des employés de l'Etat. Elles sont assimilées à des « miettes » qui ne feront pas sortir les bénéficiaires de leur précarité quotidienne. Cet avis est partagé par le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), qui a tenu à souligner, dans une déclaration rendue publique hier, que ces augmentations sont « symboliques » pour beaucoup et « insuffisantes » pour le reste. Le Satef estime ainsi que « si ces augmentations ne sont pas suivies par d'autres plus consistantes dans le cadre de la révision de la grille des salaires, elles ne tarderont pas à fondre comme neige sous l'effet des augmentations des prix des produits de consommation ». Ce syndicat souligne également les prochaines augmentations des prix des produits énergétiques (15% pour l'électricité, 30% pour les carburants...) qui « ramèneront inéluctablement le pouvoir d'achat à son niveau antérieur ». Ainsi, le syndicat n'écarte pas le retour de la contestation sociale dans les prochains mois. Les travailleurs de l'éducation espèrent, pour leur part, que la prochaine tripartite prévue en septembre aboutisse à des augmentations plus conséquentes. Faute de quoi, ils reprendront le chemin de la contestation. Idem pour les enseignants du supérieur qui contestent, par ailleurs, les données chiffrées relatives à leurs salaires par grade. En effet, un maître assistant à l'université de Constantine nous a affirmé, hier, qu'il perçoit une mensualité de 25 000 DA et non de 34 000 DA. Etonné par cette « fausse note » du gouvernement, ce maître assistant envisage avec ses collègues se retrouvant dans le même cas d'apporter un démenti tout en exhibant publiquement leurs maigres fiches de paie. Insatisfaits, les enseignants universitaires ainsi que ceux de l'éducation nationale demeurent encore attentifs quant à la révision annoncée du salaire national minimum garanti (SNMG) en septembre. Si d'autres augmentations n'interviennent pas à la rentrée sociale, plusieurs secteurs risquent de verser, une fois encore, dans la contestation et de reprendre les mouvements de grève.