Les contrecoups de la crise du groupe FLN au niveau de l'APC de Béjaïa ouvrent des dossiers censés avoir été clos dans les structures locales du parti de Belkhadem et poussent les uns et les autres dans une nouvelle guerre de mots. Le premier responsable de la mouhafadha de Béjaïa, M. Hamadou, sollicité pour une réaction quant au conflit qui oppose le P/APC de Béjaïa aux quatre autres membres de la liste FLN composant la majorité de l'assemblée, avait tout bonnement rétorqué que les cinq n'étant pas des militants du parti, sa structure n'avait de ce fait aucune immixtion à faire dans l'histoire. « Le dossier de l'APC, depuis le contexte des élections de novembre dernier, est géré par la direction centrale du parti, et les élus dont vous parlez ne nous ont jamais sollicités pour intervenir », nous dit M. Hamadou, qui semble prendre une revanche sur les événements. Non associé, hier, à l'opération électorale, ce responsable dit en substance qu'il n'a pas à assumer la mauvaise tournure prise par le règne FLN à la municipalité. Si le président de l'APC, Abdelhafidh Bouaoudia, affirme, en guise de réponse, être un authentique militant du FLN, voire avoir carrément « le sang FLN » (interview donné à La Dépêche de Kabylie), la réplique est un peu plus offensive de la part de M. Boualem Madi, vice-président de l'APC. « Je rappellerai à M. Hamadou que c'est lui-même qui m'avait appelé à son bureau pour me proposer de conduire la liste du parti pour l'APC en novembre 2005. Les militants se souviennent que le FLN à l'époque peinait à trouver le consensus autour d'une liste à présenter et risquait carrément de rater les partielles. Il est vrai aussi que par la suite, j'ai dû céder la première place de la liste à M. Bouaoudia sur demande venue des hautes instances du parti », dira M. Madi qui reste évasif sur le pourquoi du choix de M. Bouaoudia, l'homme avec qui il dit ne plus pouvoir travailler aujourd'hui. Les quatre anciens colistiers du président de l'APC de Béjaïa ont d'ailleurs saisi les instances nationales du FLN pour leur demander d'intervenir. Une intervention qui risque de se faire attendre, compte tenu de la complexité de la situation au niveau de l'assemblée. Les organes politiques du FLN pourraient, en effet, hésiter sur une solution qui ferait vaciller la frêle majorité acquise au sein de l'institution municipale, qui plus est quand celle-ci a la valeur symbolique et politique de la circonscription de Béjaïa, pôle d'importance de cette Kabylie frondeuse. L'assemblée, constituée de 23 sièges, est occupée par six sigles différents, trois partisans (FLN, FFS, RCD) et trois indépendants dont le plus loti occupe 5 sièges et le plus minoritaire 3. De quoi imposer des calculs et des manœuvres en somme. « Le parti a les moyens de prendre des décisions et de trancher la question sans perdre la majorité à l'APC », estime, confiant, M. Madi, qui confie que ses pairs et lui quitteront l'exécutif s'il n'y a aucune réaction de la direction du FLN.