Le petit cimetière chrétien érigé en rase campagne, aux abords de la RN 5, en plein cœur des célèbres gorges des Bibans, dans la partie berbérophone de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, est dans un état lamentable. Ce cimetière, situé sur le territoire de la commune d'El Mehir, qui regroupe les sépultures de six colons français, fonctionnaires du canton, assassinés en 1882 sur les lieux-même par des autochtones fidèles au bachagha El Mokrani, se dégrade au fil des années ; la colonne des prières et autres pierres tombales qui portent les noms des défunts apparaissent à peine au milieu des herbes folles qui ont envahi tout le carré et la muraille d'enceinte tombe en ruine. Elle s'effrite et s'écaille à mesure que le temps passe tandis que les arbres, des cyprès et des amandiers, résistent tant bien que mal à la rudesse du climat, veillant à donner un peu de fraîcheur et de vie à ce lieu abandonné. En plus de connaître la rude épreuve de l'indifférence des autorités, le cimetière en question subit, en raison de sa situation en bordure du plus important axe routier du pays, l'incivilité des usagers de la route qui en ont fait un urinoir en plein air.