Depuis le début de l'été, les rongeurs, les moustiques et autres insectes et animaux nuisibles ont envahi Annaba. Les efforts consentis par les services de la direction communale de l'environnement, notamment par des campagnes de démoustication et de l'abattage de chiens errants, semblent faire l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. Particulièrement dans la commune chef-lieu de wilaya où les habitants, incommodés par la présence en nombre de moustiques, éprouvent des difficultés à trouver le sommeil. Les services de la prévention et de la protection de l'environnement avaient, pourtant, lancé une multitude d'opérations de lutte contre les insectes nuisibles. Et même si pour la seule période de juin à juillet 2004, 137 interventions entre les secteurs II et III (les plus touchés par l'invasion des moustiques) et 444 chiens errants ont été abattus, ces maigres résultats attestent que ces opérations ont été tardivement menées. A ce handicap s'ajoute l'absence de civisme des citoyens. Ceux-ci semblent se complaire dans la saleté et le manque de salubrité de leur environnement malgré les multiples rappels à l'ordre des agents de la police de l'urbanisme quotidiennement sur le terrain. Au mépris de toutes les règles de voisinage et de bienséance, de nombreux habitants n'hésitent pas à déverser du haut de leur balcon, ordures ménagères, déchets et eaux usées. Les appels de sensibilisation par haut-parleur et placards publicitaires lancés par les responsables de la commune, ne trouvent pas d'écho sur la nécessité pour les locataires de maintenir la propreté autour de leurs habitations. Cette situation est aggravée par les colporteurs et marchands ambulants de fruits et légumes ou de poissons. Impunité aidant, les spécialistes de ces types de commerce abandonnent leurs déchets nauséabonds à même la voie publique ou en bordure des trottoirs. Elles est également aggravée par les agents de la voirie véhiculés qui évitent de procéder à l'enlèvement des ordures ménagères dans certains quartiers et cités. D'autres refusent de voir, pour ne pas avoir à les ramasser, les dizaines de sacs d'ordures, qui tombent de leur camion de voirie surchargé. Les opérations de contrôle qui ciblent particulièrement les rues et places commerçantes gagneraient à être élargies à l'intérieur des quartiers et cités. A l'image de la cité Gassiot où un grossiste en commerce du poisson a installé un laboratoire de conditionnement dans l'entresol d'une villa. Les odeurs pestilentielles qui se dégagent jour et nuit de cette villa incommodent les habitants de ce quartier. Les crémeries, les fast-foods, brochettes et les pizzerias ne sont pas exempts de critiques et de condamnations tant de la clientèle que des occupants des habitations jouxtant leur commerce. L'absence d'hygiène a transformé la plupart de ces commerces de consommation en des nids de microbes et vecteurs de maladies à transmission hydrique. Que valent les décisions de fermeture prises à l'encontre de cinq de ces commerces par la direction de l'environnement sur les 154 opérations de contrôle effectuées ? Les arguments avancés par les responsables de la direction de l'environnement ne manquent pas pour justifier les carences. L'indisponibilité des moyens d'intervention serait le plus important selon l'un d'entre eux qui a affirmé : « Nous n'avons pas cessé de multiplier les efforts pour lutter contre ces incommodités auxquelles sont confrontés les habitants. Malheureusement, l'absence de moyens nous empêche d'être plus efficaces. En ce qui concerne la campagne de démoustication, un problème d'arrivage tardif des insecticides est la cause du retard enregistré dans son lancement. » Un autre phénomène a fait son apparition surtout dans le centre urbain où l'absence d'urinoirs publics ou de toilettes dans les établissements de consommation, impose aux gérants des commerces de faire leurs besoins dans des bouteilles qu'ils jettent ensuite devant le seuil de leur porte ou devanture.