Depuis plusieurs années, les rongeurs, moustiques et autres insectes et animaux nuisibles ont envahi Annaba. En l'absence d'une sérieuse prise en charge et efforts consentis par les services de la direction communale de l'environnement par, notamment, des campagnes de démoustication et d'abattage de chiens errants, les Annabis souffrent le martyre. Particulièrement la commune chef-lieu de wilaya, où les habitants, incommodés par la présence en nombre de moustiques très agressifs, dorment mal. Lors d'une rencontre récente avec l'union des associations de quartiers, le responsable des services de la prévention et de la protection de l'environnement a déclaré que « ses éléments avaient lancé une multitude d'opérations de lutte contre les insectes nuisibles. Une enveloppe de 19 millions de dinars a été dégagée à cet effet ». A ce problème, s'ajoute l'absence de civisme des citoyens. Ceux-ci semblent se complaire dans la saleté et le manque de salubrité de leur environnement, malgré les multiples rappels à l'ordre des agents de la police de l'urbanisme, quotidiennement sur le terrain. Au mépris de toutes les règles de voisinage et de bienséance, de nombreux habitants n'hésitent pas à déverser du haut de leurs balcons, ordures ménagères, autres déchets et eaux usées. Les appels de sensibilisation, lancés par les responsables de la commune à travers la radio locale ou encore par l'affichage publicitaire, ne trouvent pas d'écho auprès des locataires afin que soit maintenue la propreté autour de leurs habitations. Cette situation est aggravée par les colporteurs et marchands ambulants de fruits et légumes ou de poisson. Impunité aidant, les spécialistes de ce type de commerces abandonnent leurs déchets nauséabonds à même la voie publique où en bordure des trottoirs. Elle est également accentuée par les agents de la voirie, véhiculés, qui " évitent " de procéder à l'enlèvement des ordures ménagères dans certains quartiers et cités. Les opérations de contrôle, qui ciblent particulièrement les rues et places commerçantes, gagneraient à être élargies à l'intérieur des quartiers et cités, à l'image de la cité Didouche Mourad, 500 logements, 687 logements, 8 Mai 1945, 11 Décembre 1961, où les odeurs pestilentielles se dégagent jour et nuit, incommodant les habitants. Les arguments avancés par les responsables de la direction communale de l'environnement ne manquent pas pour justifier cet état de fait. L'absence de collaboration des services de l'office de promotion et gestion immobilière (OPGI) est pour beaucoup dans cette situation, selon l'un d'entre eux qui déclare : « Nous n'avons pas cessé de multiplier les efforts pour lutter contre ces incommodités auxquelles sont confrontés les habitants. Mais les vides sanitaires des bâtiments sont malheureusement pleins à longueur d'année. C'est le lieu de prédilection pour la multiplication d'insectes nuisibles ». Mais ces vides sanitaires ne sont pas les seuls à être responsables de cette situation, qui est également justifiée par le mauvais, si ce n'est l'absence d'entretien des 450 puits recensés à travers la commune chef-lieu. « En l'absence d'entretien régulier des puits par leurs propriétaires, nos interventions, par des traitements périodiques des eaux des puits, ne donnent pas les résultats escomptés. Le traitement que nous utilisons devient inefficace. Normalement, un puits insalubre doit être détruit pour prévenir des dangers qu'il peut occasionner », a déclaré un cadre de la santé, avant d'ajouter que 70 % des puits existants se sont transformés en microgîtes pour moustiques et larves. La température aidant, les eaux ménagères usées, stagnantes au niveau des vides sanitaires, favorisent la multiplication de ces insectes plus que nuisibles. Là également, les chiffres sont alarmants quand on apprend que 80 % des quelque 1 500 vides sanitaires (caves) recensés sont inondés. Du côté de l'OPGI, on invoque « le non-paiement des loyers, qui pèse lourd sur les finances de l'office, et dont le recouvrement permettrait de procéder à l assainissement des caves ». Rappelons que la lutte contre les moustiques ampute annuellement les caisses de la commune de plusieurs millions de dinars. A titre illustratif, en 2006, 14 millions de dinars ont été déboursés dans le cadre des opérations de démoustication, et en 2007, 19 millions ont été affectés à ce chapitre.