Les sages-femmes de Constantine menacent d'une démission collective ou d'une grève illimitée. Lors d'une réunion tenue avant-hier dans la rue, elles ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de l'avancement de l'enquête concernant l'enlèvement du bébé, Laith Kaoua, le 27 mai. Elles dénoncent le manque de rigueur dans l'enquête ainsi que le manque de plusieurs éléments importants pour dévoiler la vérité. Selon leurs dires, la situation est devenue insupportable au niveau de la maternité, surtout après la mise sous mandat de dépôt d'une jeune sage-femme âgée de 23 ans, le vendredi 13 juin. Pour elles, les autorités cherchent un bouc émissaire, juste pour faire taire l'opinion publique. Et ça remontait la population contre elles. «Les familles des sages-femmes veulent leur démission de peur qu'elles soient aussi victimes d'une autre affaire. C'est de l'humiliation et de l'injustice totales. Actuellement, c'est la peur et le désordre qui règne sur les lieux, personne ne peut travailler dans des conditions pareilles», a déclaré Akila Guerrouche, présidente de l'Union nationale des sages-femmes algériennes. Et d'insister : «C'est tout un complot contre les sages-femmes. Nous n'allons plus baisser les bras, nous sommes solidaires avec les innocents. Il faut qu'il y ait plus de rigueur pour prouver l'innocence de notre collègue.» D'autre part, les sages-femmes ont été unanimes à déclarer à El Watan qu'elles ont dénoncé à plusieurs reprises, les conditions déplorables du travail, le manque de sécurité au niveau de la maternité, mais leur requêtes n'ont pas été prises en considération. En outre, elles sont insultées et méprisées par les patients, qui vont jusqu'à déposer contre elles des plaintes en justice. «Tout le monde est impliqué, il faut que chacun assume sa responsabilité.» s'insurge l'une d'elles. A la fin, Akila Guerrouche nous a avoué qu'elles ont été contraintes d'organiser leur réunion dans la rue devant le siège de la maison de jeunes de Filali, car elles n'ont pas eu l'autorisation de la part de la DRAG. «C'est du mépris total envers nous, on ne veut pas que nous nous défendons» a-t-elle conclu.