Photo : Mahdi I. Le manque de formatrices de sages-femmes et l'absence d'un encadrement adéquat sont les principaux problèmes auxquels fait face cette corporation. C'est ce qu'a indiqué Mme Akila Guerrouche, présidente de l'Union nationale des sages-femmes (UNSF) algériennes à l'occasion d'une rencontre tenue hier au centre de presse d'El Moudjahid. Mme Guerrouche n'a pas hésité à qualifier leur travail de dur parcours. « Elles fournissent des efforts colossaux afin d'assurer des accouchements sans risques. Alors qu'elles subissent beaucoup de pression». Les raisons ? Une sage-femme algérienne assure jusqu'à 1000 accouchements en moyenne par an, voire plus dans certaines zones tandis que les normes fixées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont de 175 accouchements par sage-femme. L'Algérie compte 8000 sages-femmes alors que le pays enregistre près de 900 000 naissances par an. « Cela traduit les difficultés rencontrées durant leur travail», estime la présidente de l'UNSF. Mme Guerrouche a évoqué également le problème du statut de la corporation. «Celui-ci est prêt mais n'a pas été appliqué ». « Le ministre de la Santé nous a annoncé que le statut entrera en vigueur à partir de la fin décembre prochain », a-t-elle ajouté. Pour rappel, l'UNSF et le syndicat des sages-femmes ont élaboré un projet de loi concernant le statut particulier en 2007, il reste tout simplement son application pour reconnaître les droits de la sage-femme. Selon la même responsable, outre la question salariale, les sages-femmes n'ont jamais bénéficié d'une évolution de carrière ni d'affectation à des postes supérieurs, encore moins d'une formation continue obligatoire.Pis encore, Mme Guerrouche s'alarme du fait que des sages-femmes diplômées se sont reconverties à d'autres métiers par peur «d'être marginalisées». «Notre métier est en voie de disparition », avertit-elle. Pour elle, l'exercice de cette profession ne se réduit pas à la pratique des accouchements. «Elle consiste également à assurer la surveillance prénatale, la préparation à l'accouchement et le suivi à domicile des femmes et des nouveau-nés en cas de sortie précoce de la maternité et également à pratiquer des échographies», a-t-elle expliqué.