S'expliquant lors d'une rencontre de concertation avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière autour du statut particulier de ce corps paramédical, M. Akila Guerrouche, la secrétaire générale de l'Union nationale des sages-femmes, n'est pas allé par trente-six chemins pour annoncer, hier à Alger, qu'un départ massif des sages-femmes à la retraite pénaliserait ce métier. Tout en relevant qu'un nombre considérable de sages-femmes, sur l'ensemble du territoire national, ont atteint l'âge légal de la retraite. M. Akila a tenu à prévenir qu'il y aurait un "manque flagrant" de sages-femmes dans les services de santé dû à un départ massif à la retraite en dépit du programme de formation tracé par le ministère de tutelle. En outre, M. Akila a saisi cette occasion pour souligner l'urgence de revaloriser le métier de sage-femme, plaidant pour une protection contre d'éventuelles poursuites judiciaires suite à des erreurs médicales "dans la plupart du temps non commises". Ainsi M. Akila n'a pas manqué de saisir cette aubaine pour faire un appel aussi au renforcement de la formation continue des sages-femmes et à une mise à niveau de leur cursus professionnel afin qu'elles puissent être en amont avec l'évolution que connaît le secteur de la santé et assurer ainsi de bonnes prestations. Ajoutant qu'une formation de qualité des sages-femmes "ne peut être garantie que par la réouverture de l'Ecole nationale des sages-femmes qui a fonctionné en Algérie depuis 1825", la prolongation de la durée de formation à cinq années et l'introduction d'un module sur l'examen par échographie. Abordant la prévention contre la grippe A/H1N1, Mme Guerrouche a désapprouvé la non-participation des sages-femmes à la campagne de sensibilisation sur cette pandémie, alors que la sage-femme, a-t-elle dit, "est présente dans toutes les maternités et fait partie des corps médical et paramédical à la tête des campagnes de vaccination". Par ailleurs, la chargée du dossier formation et suivi des statuts particuliers des corps médicaux et paramédicaux au ministère de la Santé a assuré que le statut particulier des sages-femmes est à l'ordre du jour au ministère. Concernant la formation de ce corps paramédical, elle a expliqué que le ministère a tracé un plan consacré à ce volet, dont certains points relèvent des prérogatives du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.