Des milliers de personnes se sont recueillies, hier, sur la tombe du rebelle, à l'occasion de la commémoration du 16e anniversaire de son assassinat. Un vibrant hommage a été rendu, hier, au chantre de la cause identitaire amazighe en Algérie, l'artiste, poète et interprète Matoub Lounès, à l'occasion du 16e anniversaire de sa disparition. La Kabylie n'a pas oublié le Rebelle qui a été «ressuscité» par des milliers de personnes venues des différents horizons. La fondation qui porte son nom, a mis sur pied un riche programme d'activités. Un recueillement a été organisé à Taourirt Moussa, village natal du défunt, dans la daïra de Beni Douala, à Tizi Ouzou. Au menu de ces journées commémoratives figurent aussi, entre autres, des projections vidéo et des présentations théâtrales ainsi qu'un gala artistique. La foule a pris d'assaut les lieux de l'exposition où l'on peut visiter des stands consacrés essentiellement à l'œuvre et au parcours de l'auteur de la célèbre chanson Aghouru (trahison). Venues se recueillir sur la tombe du chanteur Lounès Matoub, les processions étaient composées essentiellement de ses fans, admirateurs et amis. Ils se sont déplacés de Bejaia, de Boumerdès et d'Alger et même d'autres wilayas du pays comme Batna et Tiaret pour assister au rituel pèlerinage à la mémoire du défunt. Aux environs de 10 h, une gerbe de fleurs a été déposée à Tala Bounane, l'endroit où fut perpétré l'attentat meurtrier contre Matoub, et ce, avant que les présents ne se recueillent sur sa tombe à Taourirt Moussa. Cette bourgade s'est avérée trop exigüe pour contenir cette masse humaine venue rendre un vibrant hommage au Rebelle, à l'occasion du 16e anniversaire de sa disparition. Des vieux, des vieilles, des jeunes et des moins jeunes n'ont pas oublié ce barde de la chanson kabyle qui demeure immortel de part le patrimoine artistique qu'il a légué à la génération montante. Il reste, d'ailleurs, compte tenu de ces masses humaines qui lui rendent, chaque année, hommage, l'artiste le plus aimé et adulé de toutes les générations. Sa voix chaude accueille, comme par enchantement, les visiteurs qui ne ratent pas l'occasion de prendre des photos souvenirs devant la voiture du rebelle criblées de balles, exposée à l'intérieur du musée où on peut découvrir des posters de Matoub, des poèmes inédits, des articles de presse et des revues ainsi que des livres et autres documents sur la vie et l'œuvre de l'artiste assassiné. En début d'après-midi, la foule commençait à se disperser avec le sentiment du devoir de mémoire accompli à l'égard du rebelle. Notons, enfin, que cette année, la commémoration du 16e anniversaire de la disparition de Matoub s'est déroulée en l'absence de sa mère, Nna Aldjia, qui est toujours hospitalisée à Paris.