Le Conseil économique et social de l'ONU, avec la participation de la Banque mondiale, du FMI et de l'OMC, a tenu, mercredi dernier à Genève, sa session 2006 durant laquelle ont été évalués les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Selon le rapport 2006 des Nations unies, l'accès à l'eau potable, la scolarisation et l'aide internationale constituent de « grands » succès en matière d'OMD. Ainsi, pour l'éducation, 86% des enfants dans le monde en développement ont été scolarisés en 2003-2004. « Des efforts persistants peuvent permettre la réalisation, d'ici à 2015, de l'OMD en matière d'éducation universelle », rassure l'ONU en recommandant de cibler, notamment, l'Afrique subsaharienne où plus d'un tiers des enfants en âge d'être scolarisés ne le sont toujours pas aujourd'hui. En outre, la proportion du monde en développement qui n'a pas accès à l'eau potable a été ramenée de 30% en 1990 à 20% en 2004, alors qu'il reste 9 ans pour faire baisser ce taux à 15 %. Cependant, rapporte l'ONU, la tuberculose réapparaît, les progrès en matière d'égalité des sexes sont systématiques mais lents et seule la moitié du monde en développement a accès à des sanitaires. En effet, « l'objectif de réduire de moitié le taux de ceux qui n'ont pas accès à de meilleures installations sanitaires ne sera probablement pas atteint s'il ne s'accompagne pas d'une accélération considérable des efforts », prévient l'ONU qui estime à 50% la population du monde en développement qui n'ont pas accès à ces installations. Sur un autre plan, des progrès vastes et soutenus ont été constatés concernant la participation des filles et des femmes dans les écoles primaires, les lieux de travail et les parlements. « Mais, souligne l'ONU, la majeure partie de ce changement a été graduelle et des pratiques discriminatoires continuent d'être persistantes. » Le rapport déplore, également, que des maladies mortelles ne sont toujours pas jugulées. Ainsi, le nombre de cas de tuberculose depuis 1990 a augmenté, tout comme les infections par le VIH. « Heureusement que la sensibilisation internationale à ces deux maladies ainsi qu'au nombre obstinément élevé des victimes du paludisme a entraîné l'octroi de plusieurs milliards de dollars à des fonds spécialisés », lit-on dans le rapport qui fait état du succès des activités ciblées pour ce qui est de distribuer des moustiquaires visant à lutter contre le paludisme et de modifier les comportements mettant les personnes à risque s'agissant des infections par le VIH. Pour ce qui est de réduire de moitié la proportion des individus dans le monde en développement qui vivent avec moins de 1 dollar par jour, l'ONU constate que le monde est en « bonne voie », principalement grâce à l'ampleur des gains en Asie du Sud et de l'Est. Le partenariat international en vue de lutter contre la pauvreté va, aussi, de l'avant puisque l'aide publique au développement (APD) a, pour la première fois depuis 1990, franchi le seuil de 100 milliards de dollars.