La réalisation des objectifs du millénaire dépend en premier lieu de la consécration de la bonne gouvernance. Les objectifs du millénaire (OMD) pour le développement, dont, la deuxième table ronde après celle de Paris, s'ouvre samedi au Palais des nations, seront au centre des débats des conseils économiques et sociaux du continent africain. En prévision de cet important rendez-vous, et en vue d'instaurer une nouvelle tradition de communication, le président du Conseil économique et social, M.Mohamed Seghir Babès a animé, hier un déjeuner-débat avec la presse nationale, au cours duquel ont été développés les grands axes de la déclaration du millénaire, dont le document final a été approuvé lors du sommet mondial de septembre 2005, marquant le soixantenaire de l'ONU. Lequel sommet a fixé un certain nombre d'objectifs liés, notamment, à la croissance économique, à la sécurité, au respect des droits de l'homme et des libertés et enfin à la réorganisation de l'ONU, de sorte à assurer une meilleure représentativité des pays pauvres, ainsi que ceux en voie de développement. Cependant, le respect des droits de l'homme, c'est aussi de donner aux pays pauvres leur part de prospérité et de bien-être. Par ailleurs, la table ronde régionale Afrique qui se tiendra à Alger sous le haut patronage du chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, sous le thème: «Les OMD: la voie de l'appropriation collective par le biais du savoir et de la connaissance», sera une occasion pour faire le diagnostic des pays participants sur le plan socioéconomique. Quelle place pour les conseils économiques et sociaux pour le développement et leur rôle dans la réalisations des objectifs du Nepad, comment mettre le savoir au service du développement et comment se mettent en place les politiques publiques en matière de développement, sont les axes principaux autour desquels s'articulera la table ronde régionale Afrique. Ce qui est important cette fois, c'est le fait que soient associées les ONG aux côtés des pouvoirs publics, des experts et chercheurs et les conseils économiques et sociaux. Cependant, le développement doit être intimement lié au concept de bonne gouvernance. Car, quel est l'intérêt des aides au développement allouées aux pays pauvres quand on sait que ces dernières n'atteignent pas leurs objectifs? Par ailleurs, la présence d'ONG à la table ronde d'Alger est une occasion pour faire un état des lieux plus ou moins exhaustif. A noter que les 189 Etats membres de l'Organisation des Nations unies se sont engagés à réaliser, d'ici à 2015, plusieurs objectifs. Il s'agit de réduire la pauvreté, d'assurer l'éducation primaire pour tous, de promouvoir l'égalité des sexes, de réduire la mortalité infantile, et la mortalité maternelle, de combattre le VIH, et d'autres maladies...et mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Il est enfin utile de rappeler que, d'après un document établi sur la base de données du FMI, de la Banque mondiale et des organes spécialisés de l'ONU, l'Algérie a réalisé la grande partie des objectifs du millénaire, en réduisant, notamment, le taux de mortalité infantile et maternelle, le taux de service de la dette, enregistrant un taux de croissance appréciable même si ce dernier dépend de la rente pétrolière... et enfin la régression du taux de chômage. Toutefois, la réalisation des objectifs du millénaire pour les pays pauvres et ceux en voie de développement dépend en premier lieu de la consécration de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des deniers publics. A commencer bien entendu par l'aide au développement, dont la plus grande partie des 70 milliards de dollars alloués chaque année n'atteint pas les destinataires.