L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde, hier, contre des risques de propagation de l'épidémie d'Ebola, touchant la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, vers les pays voisins, mais a jugé contreproductive toute restriction de voyages. «Nous voulons que les autres pays en Afrique de l'Ouest soient prêts. Je parle des pays voisins, comme la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal, la Guinée-Bissau», a déclaré le spécialiste d'Ebola à l'OMS, Pierre Formenty, lors d'un point de presse à Genève. Mais, a-t-il souligné, «nous ne cherchons pas à mettre en place des mesures drastiques pour empêcher les gens de voyager» dans la région. «Si nous tentons d'instituer des mesures qui seront perçues par les populations comme étant restrictives, alors nous allons alimenter la transmission de l'épidémie», a-t-il expliqué. Il a jugé préférable de mieux expliquer aux communautés affectées qu'elles devaient changer leur comportement et quelles étaient les mesures à suivre. Selon M. Formenty, les caractéristiques de l'épidémie sont assez identiques dans les trois pays. La très grande majorité des cas sont le résultat de transmissions interhumaines, par contact, notamment lors des soins, mais aussi lors des funérailles, le virus étant très présent sur l'ensemble du corps lors du décès. D'après le bilan communiqué jeudi par l'OMS, la Guinée, d'où est partie l'épidémie et pays le plus touché, le Liberia et la Sierra Leone totalisent depuis le début de l'épidémie, en mars dernier, 635 cas de fièvre hémorragique (dont un peu plus de la moitié ont été confirmés par des analyses comme étant dus au virus Ebola), dont 399 décès.