«Le pays risque l'implosion s'il n'y a pas de volonté d'action. Le système est en train de nourrir la contestation pour maintenir l'instabilité», a déclaré Mouloud Hamrouche lors de cette rencontre initiée par la LADDH. Notre pays persiste dans la voie de la déchéance et de la régression, car il y a une multitude de conflits à l'intérieur de la société. Il faut donc réhabiliter l'Etat et ses administrations et les libérer surtout des griffes des réseaux maffieux qui les contrôlent. Aujourd'hui, l'impasse est totale pour le pouvoir, le gouvernement, les partis politiques et le peuple. Le pays risque l'implosion s'il n'y a pas de volonté d'action», a martelé, hier, l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, lors d'une rencontre organisée par la Ligue algérienne pour la défense des droit de l'homme (LADDH), à Tizi Ouzou. Ainsi, devant une assistance composée essentiellement d'universitaires, avocats, militants politiques et animateurs associatifs, M. Hamrouche a estimé que «l'implosion n'est pas une révolution». Selon lui, le système en place a atteint ses limites ; il ne peut pas, a-t-il insisté, produire ni les hommes ni les réformes de l'école, de la justice où la corruption a vraiment atteint son paroxysme, car, a-t-il expliqué, l'action gouvernementale est bloquée. «C'est la confusion. Le système est en train de nourrir la contestation pour maintenir l'instabilité», a-t-il laissé entendre avant de souligner, dans le même contexte, que le pouvoir est incapable d'agir pour structurer la société. «Des intérêts claniques s'affrontent. Il y a une menace imminente. La situation est grave pour notre pays. Il est justement nécessaire d'ouvrir une nouvelle page», a-t-il insisté. Durant la même rencontre, Saïd Khelil, détenu des événements d'avril 1980 et ancien cadre du FFS, a, pour sa part, précisé qu'il est temps de se réapproprier la chose politique. «Tous les Algériens doivent s'entendre aujourd'hui car même l'opposition est coupable de cette situation de stagnation qu'on est en train de vivre», a-t-il déclaré. D'autres intervenants – Brahim Tazaghart (écrivain), M. Sadali (secrétaire général du Satef), Saïd Boukhari (animateur du MCB) entre autres – ont pratiquement tous plaidé pour un consensus général susceptible d'aboutir à un changement pacifique en Algérie. Enfin, dans son intervention, un étudiant en droit a relevé la nécessité d'interagir avec la société : «On ne doit pas tomber dans l'élitisme et rester otage de l'histoire. Il faut des institutions développées, une société laïque et définir l'Algérie de demain.»