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One, two, three... de Belloumi à Feghouli
1982-2014, le match intergénérationnel
Publié dans El Watan le 28 - 06 - 2014

Cette sélection algérienne est une très bonne équipe. Les Verts ont de la puissance et de la qualité. Ils méritent le respect». L'hommage est de Fabio Capello, le malheureux sélectionneur de la Russie. Un mot-clé à retenir dans cette déclaration d'après-match : respect. L'Algérie du football retrouve son rang, 32 ans après l'épopée de Gijon. Dieu que ce petit nul au goût de victoire nous a fait du bien !
Sitôt la qualif' actée et l'euphorie digérée, commentateurs et analystes se sont d'emblée projetés dans le big match de lundi prochain où l'Algérie affrontera, pour la deuxième fois de son histoire, la redoutable équipe d'Allemagne. Et tout le monde de se prêter au jeu des comparaisons avec l'équipe épique de 1982. Il faut rappeler que le parallèle était dans l'air bien avant ce choc des 8es. A telle enseigne que le sélectionneur national s'en est un peu agacé dans une conférence de presse, à la veille du match Algérie-Belgique : «Depuis que je suis en Algérie, on me parle tout le temps de cette équipe de 1982. Il faudra un jour changer de référence.» Un match à distance semble dès lors engagé entre la génération Belloumi et la génération Feghouli.
Et au jeu des comparaisons, il ne serait pas anodin d'analyser les «compos» des deux versions de l'EN d'un point de vue sociologique. D'abord, le maillot : Enaditex contre Puma. C'était le début des années 1980. Le Mur de Berlin était encore en vie et notre adversaire du jour s'appelait RFA à l'époque. L'Algérie avait vingt ans pile. Chadli était au pouvoir depuis trois ans. La déboumédiénisation avait commencé, mais ce n'était pas encore le libéralisme appliqué au cuir et ses relents de foot-business. Il n'y avait pas de sponsors. Pas de magnats privés pour offrir des tombolas aux supporters. Les joueurs étaient interdits de quitter le territoire et leurs salaires étaient loin d'égaler les émoluments qu'offrent aujourd'hui les clubs les plus huppés de la Ligue 1. Il n'y avait pas Derradji aux commentaires ni BeinSport pour dicter sa loi. Mohamed Salah et Rabie Daâs étaient les stars de l'Unique. Il n'y avait pas encore facebook pour refaire le match à coup de parodies acerbes sur les ratages de Rummenigge et le pari ridicule de Jupp Derwall qui avait promis de rentrer en Allemagne à pied s'il perdait. Et, pour terminer, il y avait l'inévitable Rabah Driassa et son hymne de circonstance. Sans oublier bien sûr le fameux Djibouha ya louled de Sadek Djemaoui.
Aujourd'hui, l'ambiance est assurée par les cheb Toufik, Kader Mignon et autre Bilal Milano. Le récit romantique de la «bataille de Gijon» (16 juin 1982, 2-1 en faveur de l'Algérie) voudrait que les coéquipiers de Merzekane se soient surpassés précisément parce que, au-delà de la marque du maillot, il y avait cette transe patriotique qui les avait poussés à se transcender au point de ne pas même donner aux Teutons l'occasion de savourer leur but égalisateur. C'est vrai que pour un premier match d'une première participation, difficile de faire mieux.
«Il y en a qui sont durs avec notre génération»
L'équipe de Mahieddine Khalef était composée majoritairement de locaux. Sur les 23 joueurs présents au Mondial espagnol, huit étaient issus de l'émigration, contre 17 aujourd'hui. Une réalité qui nous vaudra ce titre du Washington Post : «The other French team» (L'autre équipe de France). On a même entendu : «Equipe de France-bis...» Il s'en est trouvé qui leur ont fait, dans les moments de moins bon, un procès en nationalisme en insinuant qu'ils ont rallié les Verts «par défaut», «après avoir perdu espoir de faire partie des Bleus». Un mauvais procès, bien sûr, et qui semble avoir laissé des traces. «J'espère que dans trente ans, on pourra parler de notre génération et que tout le monde sera très fier de ce qu'on a fait», déclarait Carl Medjani à L'Equipe peu après l'exploit de ce jeudi.
Et de lancer : «Il y en a (des anciens internationaux) qui sont quand même durs avec notre génération. On a entendu qu'il fallait plus de locaux et arrêter les immigrés dans l'équipe nationale… Ça, quand vous êtes un joueur né en France mais Algérien, ce n'est pas facile à entendre. Aujourd'hui, voilà, on a répondu de la meilleure des manières et j'espère que ces personnes sont en train de fêter notre qualification parce que ce sont bien 23 Algériens qui ont qualifié l'équipe nationale en huitièmes de finale ». Les mots du milieu défensif de l'EN trahissent une blessure.
Au-delà du débat sur la nécessité de développer le championnat local, il est important que nos frères binationaux sachent définitivement qu'ils n'ont absolument rien à prouver. C'est même une très belle image que celle de cette équipe diasporique, reflet d'une Algérie plurielle et belle justement par sa diversité. Aujourd'hui, la plupart des 32 équipes présentes au Brésil sont métissées et n'ont de «national» que le nom. A l'heure du football mondialisé, on voit de tout : un Brésilien, Diego Costa, qui joue pour la Roja ; un métronome au nom turc au cœur du jeu allemand (Mesut Ozil). Ou encore ce cas, unique dans les anales, celui des frères Boeteng, l'un jouant pour le Ghana et l'autre pour l'Allemagne... Mais nous, nous n'en sommes même pas là. Nos joueurs n'ont aucunement besoin d'un test ADN pour prouver leur attachement à la patrie de leurs aïeux.
Et si un gage de loyauté doit être fourni, qu'ils se rappellent qu'il a d'ores et déjà été donné, et de la plus belle des manières, par leurs glorieux aînés de l'équipe du FLN, les Rachid Mekhloufi, Mustapha Zitouni, qui ont sacrifié la Coupe du monde de 1958 pour prendre le «maquis footballistique». Qu'ils se souviennent de ce match complètement fou d'Omdurman, ce fameux 18 novembre 2009 où tout le peuple algérien était sorti dans la rue, drapeau en main, comme un certain 5 Juillet 1962. Personne n'a à ce point rendu leur fierté aux Algériens comme ils l'ont fait.
Quand on voit un Feghouli, bandeau enroulé autour du crâne et la tête ruisselant de sang, labourer le terrain du stade de Curitiba de la première à la dernière minute, on se dit que c'est la même équipe qui joue. C'est la même histoire qui continue de s'écrire en égrenant les buts et les dates. Oui. Cet Algérie-Allemagne qui se profile, c'est finalement le même match qui continue. Belloumi et Brahimi y jouent côte à côte. Début de la deuxième période dans deux jours. L'Algérie tient sa cage inviolée. On n'est pas loin du match parfait face à l'histoire. One, two, three…


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