Consternation et colère à El Kala. Plus de la moitié des candidats du centre d'examen du lycée 19 Mai 1956 ont appris mercredi qu'ils sont «recalés pour cause de fraude», ce qui entraîne la sanction de ne pas pouvoir repasser cet examen avant 5 ans, sauf autre décision du gouvernement, selon nos sources proches de la direction de l'Education. Les candidats et leurs parents, regroupés hier devant la Direction de l'éducation, étaient au bord de la crise de nerfs. Pour eux, il ne fait aucun doute que ce sont les agissements de la directrice de l'éducation, lors des épreuves, qui sont à l'origine de cette «punition collective». Selon plusieurs témoignages, elle aurait donné personnellement des instructions pour qu'une demi-douzaine de candidats soient isolés dans une salle à part pour composer. Il s'en est suivi une protestation dans ce centre d'examen qui aurait pu se propager à tous ceux de la wilaya. On lui prête également des propos incitateurs à la triche : un ballet de surveillants pour certaines salles. Elle aurait passé le plus clair de son temps dans cet établissement, rapportent encore nos interlocuteurs. Puis, plus rien jusqu'à la fin des épreuves : pas un seul incident signalé et porté sur les PV selon des surveillants sur place. Comment, dans ce cas, la fraude a-t-elle été constatée ? demandent les élèves et leurs parents. Comment des élèves reconnus comme excellents ont-ils eux aussi été recalés pour cause de fraude ? Les copies ont été dirigées vers un centre de regroupement, celui de Guelma en l'occurrence, qui à son tour les dispatche sur les centres de correction dans d'autres wilayas. Et c'est à ce moment-là qu'on a constaté la fraude avec des dizaines de copies semblables. Les bons élèves qui ont passé leurs copies, certaines leur ont été arrachées par des surveillants complices, l'ont payé au même prix, nous explique une source. Les parents d'élèves réclament une nouvelle correction et la petite délégation qui a été reçue par la directrice est ressortie sans grand résultat. Elle se rendra dimanche au ministère pour déposer une pétition.