Un dispositif spécial est mis en place par l'établissement de la wilaya, NetCom, dont les horaires de passage ont été revus. Avec le mois de Ramadhan, la frénésie consumériste qui s'empare des Algérois a des conséquences prévisibles : des ordures s'entassent dans les quartiers. Le travail des agents de NetCom, chargé de la collecte des ordures ménagères, est renforcé.«La collecte des déchets ménagères est importante durant le mois sacré. On passe pratiquement du simple au double. Nos prévisions sont de plus de 2000 tonnes par jour. Durant le mois de Ramadhan, c'est véritablement une industrie des ordures», souligne, le sourire aux lèvres, le directeur de l'établissement de la wilaya, Mohamed Belalia, rencontré aux Sablettes, lors de l'inauguration «différée» de la saison estivale, début juin dernier. Un dispositif spécial est mis en place durant cette période qui coïncide, cette année encore, avec la saison des grandes chaleurs. «Pour le mois sacré, les horaires de collecte sont réaménagés. Ils seront poussés la nuit. Au lieu de 19h, on avancera de une ou deux heures. On fera également une collecte plus matinale», précise M. Belalia, dont l'EPIC est mis à rude épreuve, la veille de Ramadhan, dans le cadre des opérations de relogement et de nettoiement lancées par la wilaya sur les Rocades et dans certains quartiers en vue de la capitale. L'établissement fait face à plusieurs des difficultés : manque de moyens de collecte, gestion anarchique, incivisme, manque d'implication des autorités locales, etc. Le constat s'avère encore déplorable principalement dans certains quartiers populaires des 28 communes couvertes par l'établissement. «A Bab el Oued ou Bachdjarrah, par exemple, les habitants des cités jettent les ordures à toute heure de la journée. On a beau mettre les moyens et les équipes de rattrapage, on n'arrive jamais à enlever toutes ces ordures, qui, à terme, s'amoncellent et forment des points noirs», s'est indigné dans un précédent entretien le directeur de l'EPIC NetCom, versé dans les communes intramuros (lire l'entretien, cas de Z'ghara, Bologhine). L'informel, qui prend des proportions alarmantes avec le mois de Ramadhan, a compliqué encore plus la tâche des éboueurs, contraints de ramasser des tonnes de cartons, jamais recyclés, dans les points ouverts par Tonic. «Il y a, à Bab Ezzouar, trois points noirs : la cité Sorecal, le site situé en face du siège de l'APC et la cité El Djorf. Nous utilisons, rien que pour ce dernier site, 5 camions. Nous ramassons plus de 100 tonnes d'ordures chaque nuit. Les commerçants jettent des cartons et toutes sortes d'objets sans se soucier de leur environnement», indique encore le DG de l'EPIC. Les APC, qui disposent souvent d'un parc roulant aussi défaillant que celui de l'établissement, ne montrent pas de célérité pour faciliter le travail de l'EPIC. Les moyens que doivent acquérir ces administrations ne sont pas encore là. Les opérations connaissent un coup d'arrêt malgré les assurances du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, qui a soutenu que presque un millier de camions sera acquis dans le cadre des marchés de gré à gré décidés par le gouvernement. Les APC sont «obligées» de solliciter des privés dans le cadre des concessions, qui ne «servent à rien». Trouvaille des différents partenaires : brûler les ordures, avec les conséquences fâcheuses sur la santé des citoyens.