Le militant anticolonialiste français, Henri Pouillot, rend un vibrant hommage à Mohamed Mechati, un des «22» historiques, décédé jeudi dernier dans un hôpital de Genève (Suisse) à l'âge de 93 ans. Dans une tribune publiée sur son site internet, Henri Pouillot, président du collectif Sortir du colonialisme, qualifie le moudjahid d'«exemple pour le peuple algérien» pour son combat militant durant la guerre de Libération nationale. «Tu restera un exemple pour le peuple algérien, l'un de ses valeureux combattants pour la liberté, pour la paix, pour le bonheur des hommes et tu auras payé cher (prison, grève de la faim...) pour défendre ces idées généreuses», écrit Henri Pouillot. Il rappelle ses rencontres avec feu Mechati, dont la dernière remonte à moins d'un an. C'était, indique-t-il, à Paris, aux côtés de l'éditeur Nils Andersson, à l'occasion de la réédition de La Pacification, livre initialement publié en 1960 en Suisse mais interdit en France. «C'est avec humour, une vivacité d'esprit... que tu nous commentas avec de nombreux témoignages, comme si c'était hier, de nombreuses anecdotes vécues 50, 60 ans plus tôt», se rappelle-t-il. Abordant le cheminement militant du défunt, M. Pouillot évoque la mobilisation très jeune de Mechati dans l'armée française avec laquelle il prend part à ses campagnes lors de la Seconde Guerre mondiale, de Monte Casino à Strasbourg, où il a participé à la libération de la France. Démobilisé en 1945, Mechati rejoint le Parti du peuple algérien (PPA), l'Organisation secrète (OS, structure clandestine armée du PPA), le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), ainsi que le Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA) où il se distingue par son militantisme actif. Début 1954, il est contraint de quitter l'Algérie pour se soigner en France ; lorsqu'il est rétabli, il rejoint la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) et en sera l'un des principaux responsables.