La production agricole algérienne, toutes filières confondues, a connu ces cinq dernières années une croissance annuelle de 13,8%. Selon les chiffres du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la production totale n'a connu aucune baisse sur les cinq dernières années. Bien au contraire, elle est passée, en valeur, de près de 500 milliards de dinars en 2001 à 1600 milliards en 2011 pour atteindre 2223 milliards de dinars en 2012, soit 29,3 milliards de dollars. A titre indicatif, la production obtenue dans la filière pomme de terre est en constante évolution, puisqu'elle est passée de 45,6 millions de quintaux en 2010 à 42,5 millions de quintaux en 2011 et à 49,1 millions de quintaux en 2013. Il en est de même pour la tomate industrielle dont la production est passée de 42,1 millions de quintaux en 2012 à 48,8 millions de quintaux en 2013. Les agrumes, les dattes et les produits arboricoles ont connu, selon le ministère de l'Agriculture, la même évolution durant les 10 dernières années, soit «depuis le lancement en 2001 du Plan national de développement agricole (PNDA) et plus précisément depuis que la nouvelle politique du Renouveau agricole et rural a commencé a donné ses fruits». Aujourd'hui, «l'agriculture participe à hauteur de 8,9% au PIB national et sa valeur productive représente 72% des disponibilités alimentaires», nous précise-t-on encore. Il n'en demeure pas moins que l'une des plus importantes filières agricoles, à savoir celle des céréales, n'arrive toujours pas à satisfaire la demande nationale, notamment en blé. Au plan de la production, sur les cinq dernières campagnes, la production céréalière est passée de 62 millions de quintaux en 2009 à 45,5 millions de quintaux en 2010 pour atteindre 49,12 millions l'année dernière. Les rendements à l'hectare ne dépassent pas les 18 quintaux pour le blé, alors que la moyenne dans les pays développés atteint les 70q/ha. Le ministère de l'Agriculture rappelle que «la production moyenne des deux dernières décennies ne dépassait pas les 27 millions de quintaux». L'espoir de parvenir à moyen terme à une autosuffisance en production céréalière «demeure entier», d'autant que le nombre d'agriculteurs ayant obtenu des rendements intéressants (50 q/ha et plus) est passé de 16 en 2010 à 44 en 2011, 173 en 2012 et 279 en 2013. Mais le plus important objectif à réaliser dans cette filière, le plus tôt possible, est «d'augmenter le rendement à l'hectare à au moins 30 q/ha, contre 18 q/ha en moyenne actuellement», indiquent les spécialistes. «Il est nécessaire de mettre dans une action commune les industriels transformateurs et les agriculteurs pour améliorer les performances de la filière. Il faut construire des remontées de filière et développer la recherche agronomique pour accélérer le rythme de nos performances. Nous pouvons en 10 ans multiplier par 2,5 nos rendements», a estimé lors d'une récente rencontre professionnelle le président du Conseil interprofessionnel des céréales, Laïd Benamor. Pour lui, il est urgent, aujourd'hui, de «créer des pôles de performance avec l'objectif d'atteindre, dans les 10 prochaines années, un rendement céréalier de 30 quintaux à l'hectare pour le blé dur et 40 q/ha pour le blé tendre». Cet objectif est facilement atteignable, explique-t-il, «pour peu que tous les acteurs unissent leurs efforts et aillent vers une organisation efficiente».