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A nos morts... l'hommage aux combattants indigènes
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Publié dans El Watan le 14 - 07 - 2014

Dans un spectacle didactique et très documenté, la compagnie du théâtre Mémoires vives comble l'absence de transmission d'informations sur la participation massive des troupes indigènes aux conflits mondiaux du XXe siècle.
Les obus s'écrasent au sol, le bruit résonne, les fusils mitrailleurs sifflent leurs rafales, la fumée obscurcit le champ de bataille.
Dans ce chaos, un homme en uniforme lance : «C'est un massacre ! Des corps d'Africains, d'Arabes, de Berbères, de Vietnamiens, de Français, d'Alsaciens, d'Allemands… Je ne peux pas déblayer les tranchées, je ne peux ni avancer ni reculer, je piétine des corps dégoulinant de sang, de morve, de boue, de boyaux et de cervelle humaine.»
Dès les premières minutes, le spectateur est plongé dans l'enfer du Chemin des Dames. Cette bataille a englouti 40 000 hommes en avril et mai 1917, selon les estimations.
Créé en 2006, le spectacle A nos morts… rend hommage aux combattants des anciennes colonies françaises. Avec une précision d'historiens, les artistes de la compagnie Mémoires vives rejouent quelques-uns des épisodes les plus sanglants des deux guerres mondiales auxquels ont participé Turcos, tirailleurs et autres zouaves. Sept comédiens, dont quatre danseurs de hip hop, deux chanteuses et un rappeur mettent en sons et en mouvements ces événements, de la bataille de la Somme aux rafles de travailleurs forcés en Indochine en passant par le parcours héroïque du résistant guinéen Hadi Ba.
Sétif et Thiaroye, taches sombres de la Libération
Tout cela est appuyé par une profusion d'archives projetées sur écran géant. Un dialogue s'installe entre les témoins disparus, présents par vidéos interposées, et les passeurs de mémoires, debout sur la scène de théâtre. Les textes des rappeurs aussi se mêlent à ceux d'auteurs célèbres comme Joseph Kessel, Louis Aragon, Jean Jaurès et Kateb Yacine. Ce dernier écrit à propos des massacres de Sétif et Guelma : «Ici sont étendus dans l'ombre les cadavres que la police ne veut plus voir». Quelques mois plus tôt, au Sénégal, une autre tragédie vient endeuiller d'autres colonisés. De retour d'Europe, des dizaines de combattants d'Afrique de l'Ouest sont massacrés dans le camp de Thiaroye pour avoir réclamé leur solde.
La chronologie ne s'arrête pas là. L'ouverture de la pièce nous avait propulsé dans le temps présent et c'est là que s'exprimait le plus justement la raison d'être de cette fresque historique. Seul sur scène, le rappeur scande : «Quelle mémoire la France a-t-elle transmise à ces fils ? / Que sais-je de plus sur ce tirailleur en chéchia, souriant sur cette pub Banania ?» En écho, semble-t-il, une chanteuse entonne, dans les derniers moments, ces paroles de Léopold Sédar Senghor : «Vous, tirailleurs sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort,/…/Je ne laisserai pas les louanges de mépris vous enterrer furtivement / Je déchirerai les rires Banania sur tous les murs de France».
A nos morts… déchire les rires Banania et les remplacent par les portraits de Touami, Abdallah, Van, Meziane, Samandé, Kone, Younes,
Benhamou… morts pour la France.


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