François Hollande a déclaré, avant-hier, qu'il voulait parler aux Africains "librement, directement, le faire sans ingérence mais avec exigence". "Il n'y a pas de développement économique ni de vrai progrès social sans démocratie", a souligné le président français qui s'exprimait devant l'Assemblée nationale sénégalaise. "Je ne suis pas venu ici à Dakar pour montrer un exemple, pour imposer un modèle ni pour délivrer une leçon", a affirmé François Hollande, qui effectuait son premier voyage en Afrique depuis son élection à l'Elysée. "Je considère les Africains comme des partenaires, comme des amis. L'amitié crée des devoirs et le premier d'entre eux, c'est la sincérité", a-t-il estimé. "Je veux leur parler librement, directement, le faire sans ingérence mais avec exigence". Le président français a décrété solennellement la fin de la Françafrique et prôné des relations avec l'Afrique marquées par la sincérité. Le temps de la Françafrique est révolu: il y a la France, il y a l'Afrique, il y a le partenariat entre la France et l'Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité, a déclaré M. Hollande. La Françafrique est le vocable utilisé pour décrire les réseaux d'influence occultes mêlant, depuis les années 1960, politique, affaires et affairisme dans les relations entre Paris et ses anciennes colonies africaines. Et rend hommage aux tirailleurs sénégalais Le président français François Hollande a rendu hommage aux tirailleurs, soldats africains dans l'armée coloniale française, et promis de donner au Sénégal toutes les archives dont la France dispose sur le massacre de dizaines de ces combattants en 1944 à Thiaroye, près de Dakar. La France se souvient qu'en 1914 et en 1940, elle a pu compter sur le concours de nombreux Sénégalais enrôlés de gré ou de force sous le drapeau tricolore et dont le courage a permis à la France d'être ce qu'elle est aujourd'hui, a déclaré M. Hollande devant l'Assemblée nationale sénégalaise. Par deux fois au cours du siècle dernier, le sang africain a été versé pour la liberté du monde. Nous ne l'oublierons jamais. Cette histoire a aussi sa part d'ombre, a-t-il ajouté. La part d'ombre de notre histoire, c'est aussi la répression sanglante qui en 1944 au camp de Thiaroye provoqua la mort de 35 soldats africains qui s'étaient battus pour la France. J'ai décidé de donner au Sénégal toutes les archives dont la France dispose sur ce drame afin qu'il puisse les exposer au mémorial sur Thiaroye, a-t-il affirmé.