Rien ne semble pouvoir arrêter la folie meurtrière de la machine de guerre israélienne. Les appels de la communauté internationale à une trêve entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas ont continué, hier, à se multiplier, mais sans qu'aucune avancée se profile. La radio militaire israélienne a néanmoins cité des sources de sécurité «au plus haut niveau» évoquant «quatre canaux pour tenter d'arriver à un cessez-le-feu : le Qatar, l'Autorité palestinienne, les Américains et Le Caire». Mais l'Egypte, habituel médiateur, n'entretient plus les mêmes liens avec le Hamas depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et semble avoir adopté un profil bas dans cette nouvelle crise. Malgré l'horrible massacre déjà par son armée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a en revanche promis de frapper «avec de plus en plus d'intensité», accusant le Hamas d'utiliser «la population comme un bouclier humain». Faisant écho à une demande dimanche du président Mahmoud Abbas de «placer officiellement l'Etat de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU», la Ligue arabe dont les ministres des Affaires étrangères devaient se réunir hier au Caire, a exhorté la communauté internationale à protéger Ghaza. «Trop de civils palestiniens ont été tués» et une offensive terrestre ne ferait qu'alourdir ce bilan, a prévenu de son côté hier le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, réitérant son appel à un cessez-le feu. Sur le terrain, Israël a encore bombardé Ghaza hier pour le septième jour consécutif. Les frappes auraient touché cette fois des bases des brigades Ezzedine Al Qassam, la branche militaire du Hamas. L'armée israélienne a fait état de 40 sites visés dans la nuit de dimanche à lundi. Mais si l'armée poursuit ostensiblement ses préparatifs pour une opération terrestre de grande envergure, les médias israéliens ont indiqué qu'une réunion du cabinet de sécurité s'était achevée tard dimanche sans que la question soit tranchée. En près d'une semaine, les bombardements israéliens ont fait 175 morts et 1280 blessés, des civils pour la plupart selon les secours palestiniens. Tout cela en toute impunité et sous le silence complice de la communauté internationale. Hier encore, les frappes ont fait cinq morts. Beaucoup de familles, aujourd'hui sinistrées, parties dimanche à la hâte retournaient chez elles pour chercher des effets personnels. Selon l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), quelque 17 000 personnes ont trouvé refuge dans les écoles qu'elle gère sur place. «Tout indique, c'est dramatique, que les femmes et les enfants représentent une large part des victimes des frappes aériennes. A l'heure actuelle, plus du quart des décès sont des enfants», a déploré à Ghaza le patron de l'UNRWA, Pierre Krahenbuhl. Mais l'accueil dans les écoles est difficile. «Il y a très peu d'eau, de nourriture et les enfants n'ont rien à faire. On dort à même le sol», a raconté Rehab, une réfugiée de 27 ans. A signaler que pour la première fois depuis le début de l'opération à Ghaza, un Palestinien de 20 ans a été tué en Cisjordanie dans des heurts avec l'armée lors d'une manifestation hier matin au sud de Hébron. Parallèlement, Israël a poursuivi sa campagne de répression en Cisjordanie, arrêtant 23 Palestiniens dans la nuit, dont 11 députés du Hamas. Encore pire que l'apartheid !